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Polarimétrie - Foresterie - Paramètres polarimétriques

9.3.3.1 Signatures copolarisées

Les données polarimétriques pourraient fournir des informations uniques sur le couvert forestier, notamment l'effet de l'architecture du couvert sur les mécanismes de rétrodiffusion. Les mécanismes de diffusion sont : la rétrodiffusion directe des branches (réflexion unique ou diffusion dans le volume), la rétrodiffusion des troncs (réflexion unique), la rétrodiffusion des branches et du sol (double réflexion), la rétrodiffusion des troncs et des branches (double réflexion) et la rétrodiffusion directe du sol (diffusion à la surface). Les contributions relatives de chacun dépendent de la nature du couvert et des paramètres d'imagerie, comme l'angle d'incidence et la fréquence. En fonction de la fréquence, les éléments du couvert (les feuilles et les ramilles) pourraient jouer un rôle important dans les interactions menant à la diffusion et l'atténuation. On s'attend à ce que l'analyse des données polarimétriques puisse aider à comprendre la nature de la diffusion dans le couvert.

Nous montrons à titre d'exemple la simulation de la signature copolarisée d'une forêt caducifoliée, dans la bande L. On peut y voir que la rétrodiffusion d'une couverture forestière dense dans la polarisation HH est similaire à celle de la polarisation VV, quoique moins intense. Ceci suggère que le mécanisme dominant est la diffusion multiple par les branches, auquel s'ajoute une faible composante de double diffusion (figure 9-28A). La hauteur du socle révèle que la contribution à la rétrodiffusion des échos non polarisés est importante, ce qui indique une diffusion multiple. Durden et al.

La modélisation du même couvert avec une densité de branche dix fois moindre (figure 9-28B) produit une signature de polarisation caractéristique d'un réflecteur dièdre (soit une double réflexion), ce qui indique que dans cette forêt moins branchue, le mécanisme dominant est la diffusion tronc-sol. La plus faible densité de branche se traduit par un socle beaucoup moins haut, puisque la composante non polarisée est moins intense, ce qui indique que la diffusion dans le volume est moins intense.

Figure 9-28
P = puissance normalisée

Figure 9-28. En A, signature copolarisée dans la bande L d'une forêt de feuillus et en B, signature copolarisée d'une autre forêt de feuillus dont la densité de branche est dix fois moindre. (Tiré de Durden et al).

La figure 9-29 montre les signatures copolarisées modélisées pour une région boisée et une région déboisée (coupe blanche). Le socle de la région déboisée est plus bas, ce qui indique que le signal rétrodiffusé par la région coupée à blanc est moins dépolarisé, ce qui s'explique par la plus grande intensité des échos directs du sol et l'importance moindre de diffusion dans le volume. L'intensité plus forte de la rétrodiffusion pour le cas VV, par rapport au cas HH, témoigne de la réflexion à la surface.

Figure 9-29
P = puissance normalisée

Figure 9-29. Signatures copolarisées A) d'une région boisée et B) d'une région déboisée. (Tiré de Durden et al).

9.3.3.2 Différence de phase polarisée

Les différences de phase copolarisées peuvent contribuer à la compréhension des mécanismes de diffusion d'une cible donnée. En général, les diffuseurs à réflexion unique produisent une différence de phase proche de 0°, alors que les diffuseurs idéaux à double réflexions engendrent une différence de phase de plus_minus180°. L'exemple qui suit est tiré des travaux de Le Toan et coll.Le Toan et al 1992 qui ont corrélé, pour un couvert forestier, la différence de phase copolarisée avec l'âge du peuplement (figure 9-30) et, à un degré moindre, avec la hauteur de la forêt et la biomasse contenue dans les troncs. Dans ce cas, la différence de phase copolarisée moyenne d'une zone déboisée ( = 6,8°) indique que la rétrodiffusion provient surtout de la diffusion de surface sur le sol. La valeur moyenne d'un peuplement forestier adulte est très supérieure (environ 66°) et son écart-type est plus élevé (90°) que celui d'une zone déboisée (70°). C'est un résultat de la diffusion dans le volume.

Figure 9-30
F = fréquence (%), D = différence de phase polarisée (degrés)

Figure 9-30. Histogramme des différences de phase copolarisées dans la bande P entre les polarisations HH et VV () pour une zone déboisée (I) et une plantation forestière de pins, âgée de 46 ans (II)). (Tiré de Le Toan et al 1992).

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