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Recherche dans l’Arctique (Éléments Naturels)

Faire de la recherche dans le Nord, vous êtes-vous déjà demandé comment c’était? David Mate du Programme du plateau continental polaire nous explique comment sont équipe accorde soutien à près de 1 000 personnes par année qui font de la recherche scientifique dans des conditions extrêmes.

Transcription

Cathy Khoury (Animatrice) : Faire de la recherche dans le Nord, vous êtes-vous déjà demandé comment c’était? Je veux dire, dans le Grand Nord, au milieu de l’Arctique, au milieu de nulle part dans le Nord, là où il y a de la neige et de la glace toute l’année, là où on reçoit la visite surprise d’animaux sauvages. Dans des régions exotiques, éloignées.

Si cela vous parle, le Programme du plateau continental polaire est fait pour vous.

Faire de la recherche scientifique est déjà assez difficile sans devoir en plus travailler dans des conditions extrêmes. C’est pourquoi le Programme du plateau continental polaire offre non seulement des services de logistique et de coordination, mais aussi des conseils aux chercheurs qui souhaitent travailler dans l’Arctique.

En quoi consiste exactement le Programme du plateau continental polaire? C’est ce que nous allons découvrir.

Vous écoutez Éléments naturels, et je suis votre animatrice, Cathy Khoury.

Éléments naturels est une série de balados présentée par La science, tout simplement, le cybermagazine de Ressources naturelles Canada. Dans ces balados, nous parlons avec nos spécialistes de leur travail et des liens entre ce qu’ils font et le monde qui nous entoure. Nous allons vous donner un aperçu du sujet et vous guider ensuite vers des sources d’information plus complètes.

Revenons au sujet du jour : le Programme du plateau continental polaire, souvent appelé le PPCP.

Imaginons que vous prévoyez aller faire des recherches scientifiques de pointe dans l’Arctique. Vous savez qu’il vous faudra plus qu’un goût prononcé pour l’aventure. Un de vos premiers points de contact serait donc l’équipe du PPCP, car ce sont des experts qui savent tout des défis que pose le travail dans le Nord.

Il faut des heures et même des mois – voire parfois des années – pour bien s’équiper et se préparer. Vous pourriez être surpris du niveau de coordination requis : juste pour se rendre là-bas, il faut des véhicules sur mesure et tout un tas de matériel spécialisé.

Mais ce travail est essentiel. Que ce soit dans le domaine des changements climatiques, des risques naturels ou du développement durable des ressources naturelles, les sciences de l’Arctique sont essentielles à la planification de notre avenir.

En 2018, le PPCP a accordé du soutien à près de 1 000 personnes. Donc, si quelqu’un sait ce que c’est que de travailler dans le Nord canadien, c’est bien l’équipe de spécialistes du PPCP.

Nous avons parlé avec le directeur du PPCP, David Mate. Nous lui avons demandé ce que devrait savoir tout chercheur qui prévoit aller travailler dans l’Arctique canadien. Voici ce qu’il nous a confié.

David Mate : J’aimerais signaler que c’est très important pour vous de s’engager auprès des communautés dans le nord du Canada, d’obtenir les permis nécessaires pour faire votre recherche et d’avoir un plan solide de santé et sécurité.

Cathy Khoury : Pour commencer, il y a donc BEAUCOUP de paperasse.

Le PPCP a appuyé plus de 160 projets dans l’Arctique en 2018, et il n’accepte de nouveaux projets que pendant une courte période, une fois par année.

Quand les chercheurs font une demande de soutien, ils doivent décrire de façon très détaillée le type de recherche qu’ils voudraient effectuer, à quel endroit ils aimeraient aller et de quel équipement ils auront besoin sur le terrain. Une fois la demande examinée et approuvée, la magie de l’équipe du PPCP peut commencer à opérer.

David Mate : Si vous réussissez dans votre demande, on s’occupera de la logistique de votre projet. En plus, on travaillera avec tous nos clients pour trouver la solution la plus économique pour vous rendre sur le terrain.

Cathy Khoury : Dans l’Arctique canadien, qui s’étend sur plus de cinq millions de kilomètres carrés et compte 36 000 îles, l’avion est la seule façon de se déplacer. L’an dernier, l’équipe du PPCP a enregistré près de 4 000 heures de vol effectuées par des avions nolisés, soit l’équivalent de plus de cinq mois de vol en continu. Il faut une impressionnante flotte d’avions pour conduire les chercheurs à leurs destinations, de la frontière entre le Yukon et l’Alaska jusqu’aux côtes du Labrador, en passant par l’extrémité nord du Nunavut.

David Mate : Avec PPCP, on utilise divers types d’avions. Par exemple, on utilise des avions avec de flotteurs, avec des skis ou des pneus gonflé pour la toundra. On utilise aussi des hélicoptères et on peut vous amener à peu près n’importe où vous devez vous rendre. L’avion qu’on utilise le plus souvent est le « twin otter » puisqu’il peut atterrir à peu près n’importe où et peu transporter une charge importante.

Cathy Khoury : Le PPCP fournit aussi un lieu de résidence et de travail à Resolute, l’une des collectivités du Nunavut les plus isolées et les plus au nord. C’est aussi un carrefour animé, où les chercheurs peuvent manger, dormir, relaxer et socialiser après de longues journées sur le terrain, de très longues journées. S’adapter aux journées de 24 heures de clarté en été peut s’avérer difficile au début, mais l’équipe verra à ce que les chercheurs se sentent comme chez eux et qu’ils mangent bien, même si leur nouvelle maison se trouve dans le Grand Nord.

David Mate : J’ai une excellente équipe dans la cuisine. Ils sont vraiment accommodants, particulièrement pour ceux qui suivent un régime. Par exemple, en 2018, on a servi environ 40,000 repas, ce qui équivaut à servir trois repas par jour à une personne pour 36 ans et demi.

Cathy Khoury : Il n’est pas facile d’approvisionner cette région en nourriture et en équipement jusque dans ses coins les plus reculés. Une solution est de stocker, dans des entrepôts situés à Ottawa et à Resolute, du matériel prêt à être expédié partout dans l’Arctique canadien. En 2018 seulement, près de 550 tonnes d’équipement et de matériel ont été expédiées dans le Nord, soit environ le poids de 290 bélugas!

David Mate : Notre personnel passe beaucoup de temps à chercher des foires commerciales, et à les visiter en vue de trouver les plus récentes technologies qui permettront aux chercheurs d’être autosuffisants dans les endroits éloignés et les conditions climatiques extrêmes.

Cathy Khoury : Chaque article est conçu et testé pour résister à des conditions climatiques extrêmes. En fait, l’équipe du PPCP est si bien connue pour la rigueur de ses recherches qu’on lui demande souvent d’évaluer de nouveaux produits.

En ce moment, l’équipe teste de l’équipement à l’énergie solaire et des véhicules électriques, et elle travaille en collaboration avec des entreprises pour s’assurer que les articles portables, comme les tentes, sont légers et durables, afin qu’ils soient faciles à transporter et assez robustes pour résister au climat nordique.

David Mate : On est aussi lié au programme Solution innovatrice Canada, qui aident les innovateurs canadiens en finançant la recherche, le développement, et l’essai de prototypes avant leur entré sur le marché. En ce moment, on test des véhicules électriques, comme des motoneiges, et des véhicules tout terrain pour être certain qu’ils fonctionnent dans le dur climat de l’arctique et qu’ils sont conformes aux exigences des chercheurs de l’arctique en matière de charge et de terrain.

Cathy Khoury : Un autre volet essentiel du travail de l’équipe du PPCP est l’engagement auprès des communautés locales. Même si les activités du PPCP visent à soutenir les scientifiques en visite dans la région, elles sont aussi d’une importance cruciale pour les résidents. David indique que l’un des moyens employés par l’équipe du PPCP pour renforcer et approfondir ses liens avec les communautés locales est de mettre en œuvre des programmes d’emploi et de formation.

David Mate : Le PPCP collabore avec le Collège de l’arctique du Nunavut, et aussi avec le Pilimmaksaivik, qui est le centre d'excellence fédéral pour l'emploi des Inuits au Nunavut. Et ensemble on travaille pour chercher à embaucher les étudiants et les membres des communautés au Nunavut.

Cathy Khoury : L’équipe du PPCP s’implique de nombreuses façons. D’abord, elle cherche des manières de réduire son empreinte environnementale.

David Mate : Le PPCP est en train de chercher des moyens d’aider la communauté de Resolute à traiter ces déchets, tout en traitant ces propres déchets avec un incinérateur.

Cathy Khoury : Elle cherche également des occasions de favoriser les entreprises locales.

David Mate : Le PPCP a un contrat de plusieurs années avec la coop d’alimentation locale. Cela a permis à la coop d’offrir une plus grande variété de choses, notamment des aliments frais, et les dividendes vont aux membres de la communauté.

Cathy Khoury : Ainsi donc, si vous faites de la recherche sur le terrain dans l’Arctique, l’équipe du PPCP s’occupera de vous. Et il faut reconnaître que préparer des scientifiques et des chercheurs canadiens à réaliser des projets dans le Nord, c’est une tâche assez colossale.

C’est la seule occasion qu’auront certains de ces chercheurs d’aller dans l’Arctique, et le PPCP les aide à profiter au maximum de cette chance inouïe.

Pour en savoir plus sur le PPCP, suivez les liens dans la description de l’épisode.

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Pour en savoir plus sur les travaux scientifiques passionnants réalisés à Ressources naturelles Canada, lisez des articles de fond sur notre site Web La science, tout simplement et voyez nos spécialistes à l’œuvre sur notre chaîne YouTube La science, tout simplement. Vous trouverez les liens dans la description de l’épisode également.

Merci à tous de votre écoute! À bientôt pour un tout nouvel épisode.

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