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Écologie des feux

Le rôle et l’importance des feux de végétation dans les forêts canadiennes varient beaucoup.

Dans la forêt humide de la côte Ouest, les feux de végétation sont relativement peu fréquents et ne jouent généralement qu’un rôle écologique mineur.

Dans la forêt boréale, c’est tout le contraire. Les feux de végétation y sont fréquents, et leur rôle écologique sur tous les plans — espèce, peuplement et paysage — est le moteur de la dynamique de la végétation dans la forêt boréale. Ces feux ont aussi des répercussions sur les populations d’espèces sauvages, dont les besoins en couvert et en nourriture les forcent à se déplacer à mesure que le type de forêt change.

La forêt boréale, une forêt façonnée par le feu

Au Canada, la forêt boréale est caractérisée par une mosaïque d’espèces et de peuplements. Sa composition va des peuplements purs de feuillus et des peuplements mixtes de conifères et de feuillus aux peuplements purs de conifères.

La diversité de la mosaïque forestière résulte en grande partie des nombreux feux de végétation qui se sont produits sur une longue période. La fréquence, l’intensité, la gravité, la taille et la forme de ces feux ainsi que la saison durant laquelle ils sont survenus ont varié.

Le photomontage montre : 1) un feu, 2) la repousse du tremble, un an après le feu, 3) des troncs brûlés et un pic à dos noir, un an après le feu, 4) un peuplement de 50 ans, 5) un peuplement de 100 ans, 6) un peuplement de 150 ans et 7) une forêt ancienne (avec la dynamique des trouées)

Le photomontage montre : 1) un feu, 2) la repousse du tremble, un an après le feu, 3) des troncs brûlés et un pic à dos noir, un an après le feu, 4) un peuplement de 50 ans, 5) un peuplement de 100 ans, 6) un peuplement de 150 ans et 7) une forêt ancienne (avec la dynamique des trouées)

La biodiversité des forêts boréales circumpolaires du Nord est en grande partie une diversité attribuable aux feux de végétation — quelquefois appelée « pyrodiversité ».

Comment les espèces boréales réagissent aux feux de végétation

Au Canada, les feux de végétation influent grandement sur la structure, la croissance et la régénération de nombreuses communautés des forêts et des prairies. Différentes espèces réagissent néanmoins de manière différente à ces feux.

Cônes de pin gris

Cônes de pin gris

  • Après un feu de végétation, la régénération forestière sur les sites brûlés commence avec l’établissement d’espèces pionnières, notamment le peuplier faux-tremble, le bouleau à papier, le pin gris et le pin tordu latifolié. Ces espèces ont besoin de la pleine exposition au soleil pour se développer et sont bien adaptées aux paysages où des feux de végétation se produisent régulièrement.
    Le peuplier faux-tremble et le bouleau à papier sont capables de se régénérer rapidement parce que les arbres brûlés produisent des rejets de souches et de racines. Les deux espèces sont aussi capables de recoloniser les sites brûlés en produisant une grande quantité de graines que le vent peut transporter sur de grandes distances.
    Le pin gris et le pin tordu latifolié ont des cônes sérotineux (couverts d'un revêtement cireux), qui ouvrent sous la chaleur du feu, après quoi les graines se dispersent. Le feu produit aussi des conditions favorables à la germination des graines de pin. Les nutriments sont libérés dans le sol, le sol minéral est exposé, les espèces compétitrices sont éliminées, et la quantité de lumière solaire augmente sur la couverture morte. Tant le pin gris que le pin tordu latifolié dépendent du feu pour se régénérer.
  • L’épinette noire, avec ses cônes semi-sérotineux, peut aussi se rétablir dans les années qui suivent un feu de végétation, mais cette espèce se développe plus lentement dans la pleine exposition au soleil que les espèces pionnières. S’il n’y a aucun feu de végétation durant plus de 100 ans, les premiers arbres-pionniers meurent éventuellement et sont remplacés par l’épinette noire qui pousse dans le sous-étage. D’autres espèces tolérantes à l’ombre s’établissent alors sous le couvert.
  • Certaines espèces telles que le sapin baumier, l’épinette blanche et le thuya occidental n’ont aucune adaptation particulière au feu. Elles peuvent coloniser les superficies brûlées seulement si elles proviennent de refuges non brûlés. (Ceci peut se produire, par exemple, lorsque leurs graines sont transportées par le vent ou les animaux vers les superficies brûlées.) Après un feu de végétation, ces espèces mettent donc du temps à réapparaître dans les peuplements brûlés — dans certains cas, jusqu’à 150 ans.
    Le sapin baumier et le thuya occidental étant désavantagés par les feux de végétation importants, leur présence est rare dans les régions où de graves feux se produisent souvent ou dans les régions où les feux sont importants.

La gestion des feux de végétation, une question d’équilibre

Au Canada, le feu est une composante écologique essentielle des forêts et y sera toujours présent.

Le défi actuel des organismes responsables de la gestion des feux de végétation est donc de gérer ces feux afin de protéger les valeurs humaines tout en laissant les feux jouer leur important rôle écologique dans le maintien de forêts en santé.

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