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Feu de forêt et carbone forestier: comprendre les impacts des changements climatiques

Les feux de forêt sont une perturbation naturelle qui contribue à la régénération et au maintien d’écosystèmes forestiers sains et diversifiés. Cependant, le Canada connaît des saisons de feux de forêt plus longues et des feux plus fréquents et plus extrêmes, ce qui pose des risques croissants pour les collectivités, les infrastructures essentielles, les économies, la santé et la sécurité des personnes ainsi que pour la santé des forêts à long terme. Depuis les années 1970, la superficie moyenne brûlée chaque année a doublé et les experts en feux de forêt prévoient que ce chiffre doublera encore d’ici la fin du siècle. Les modèles suggèrent également que l’occurrence globale des feux de forêt augmentera de 75 % d’ici 2100.

Plusieurs facteurs combinés sont à l’origine de changements dans le risque et le comportement des feux de forêt. Il s’agit notamment des méthodes historiques de suppression des feux de forêt (qui ont interrompu la fonction réparatrice naturelle des feux), de l’exclusion des brûlages culturels autochtones (pendant des millénaires, les peuples autochtones ont utilisé le feu pour l’aménagement du paysage), de la croissance de l’interface entre la forêt et les villes (davantage de personnes, d’activités et de biens situés dans les zones forestières) et des changements climatiques (températures plus élevées, niveaux de précipitations fluctuants et forêts plus sèches).

La croissance actuelle et prévue de l’activité des feux de forêt, combinée à d’autres perturbations naturelles de la forêt (telles que les infestations de ravageurs), a un impact sur les émissions de carbone. Cela comprend les émissions directes de gaz à effet de serre (GES) et de particules, les émissions différées au fur et à mesure que les arbres tués par le feu se décomposent, et la réduction de l’absorption globale de carbone (parce que les arbres morts ne sont plus capables d’absorber le carbone de l’atmosphère). Depuis le milieu des années 2000, les émissions liées aux perturbations naturelles ont généralement augmenté, mais les émissions varient fortement d’une année à l’autre, en fonction de la superficie brûlée annuellement. Au Canada, les émissions annuelles de carbone dues aux feux de forêt peuvent à elles seules égaler les émissions annuelles totales de carbone dues à la combustion de combustibles fossiles dans tout le pays.

Surveillance des feux de forêt

La nouvelle mission GardeFeu du Canada, une initiative de 230 millions de dollars annoncée en février 2022, sera le premier système satellitaire au monde entièrement dédié à la surveillance des feux de forêt. Il permettra de fournir une analyse détaillée et quasi immédiate des feux directement à ceux qui les combattent sur le terrain. Le système permettra également au Canada de mieux mesurer le carbone émis par les feux de forêt.

La fréquence des feux de forêt est surveillée dans tout le pays à l’aide de diverses méthodes, dont les relevés aériens (petits avions, tours de guet) et la cartographie météorologique. Un travail important est également effectué pour prévoir les endroits où des feux de forêt peuvent se produire. Les chercheurs utilisent des modèles statistiques, de simulation et climatiques pour évaluer les zones les plus susceptibles de subir un feu de forêt ou pour prédire comment un feu de forêt peut se comporter dans certaines conditions. Les données ainsi obtenues permettent de mieux comprendre comment les feux de forêt se déclarent, se propagent et se comportent et comment ces facteurs évoluent dans le temps et sous l’effet des changements climatiques.

La télédétection (satellites) est également utilisée pour suivre et signaler les feux de forêt et les émissions de carbone. L’imagerie satellitaire est un apport important dans la Composite nationale des superficies brûlées du Canada (CNSB), qui est un système d’information géographique (SIG) qui utilise des données pour mesurer la superficie de forêt brûlée à l’échelle nationale chaque année. Ces informations permettent d’estimer les émissions annuelles de carbone dues aux feux de forêt et contribuent aux évaluations du Rapport d’inventaire national pour soutenir les exigences internationales du Canada en matière de déclaration des gaz à effet de serre.

Plus de feu dans le paysage : comment s’adapter?

Image montrant un travailleur forestier qui sélectionne et coupe des jeunes tiges et santé pour les arbres résiduels.

L’éclaircissement des arbres permet de réduire la quantité de combustible pouvant brûler dans nos forêts

Les changements climatiques font évoluer le Canada vers une relation différente avec les feux de forêt. Ce qui est aujourd’hui considéré comme une activité saisonnière extrême en matière de feux de forêt deviendra de plus en plus courant. Pour s’adapter à ces changements, il est essentiel de comprendre comment et pourquoi ils se produisent et ce qu’il faut faire pour prévenir le risque ou la sévérité des futurs feux de forêt. Les données, la science et d’autres moyens de savoir amélioreront la façon dont le Canada gère les feux de forêt et aideront à atténuer les émissions de CO2 provenant des grands feux.

Les solutions à long terme comprennent des approches proactives de gestion des forêts et des feux telles que 1) la réduction des combustibles disponibles pour le feu (éclaircissement des arbres, brûlages dirigés, enlèvement du bois mort), 2) la plantation d’espèces d’arbres tolérantes au feu, 3) la création d’un plus grand nombre de coupe-feux afin de réduire les zones brûlées et la sévérité des feux et 4) l’extension des meilleures pratiques, telles que le programme Intelli-feu CanadaMC pour atténuer de façon proactive les risques pour les collectivités et les infrastructures forestières.

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