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Chapitre 6 - Ontario

Principales conclusions

L'équilibre social, économique et culturel de l'Ontario est régi par le climat. Sa vulnérabilité à la variabilité et à l'évolution du climat a été mise en évidence par les impacts de phénomènes météorologiques récents : sécheresses, fortes précipitations, tempêtes de verglas ou de vent et vagues de chaleur. Parmi ces impacts figuraient des pénuries d'eau, une baisse du niveau des eaux des Grands Lacs, des inondations, des feux de for êt, des baisses de la production agricole, des dégâts aux infrastructures et aux biens, des pannes de courant et des épidémies d'origine hydrique.

Depuis 1948, la moyenne des températures annuelles en Ontario a monté de près de 1,4 °C. On projette une poursuite de cette tendance, les hausses de température les plus prononcées devant avoir lieu l'hiver. Les projections indiquent également que la fréquence des épisodes de pluies intenses, des vagues de chaleur et des épisodes de smog est appelée à augmenter.

L'infrastructure physique, la qualité de l'eau et l'approvisionnement en eau, la santé et le bien-être des populations humaines, les collectivités éloignées et celles qui dépendent des ressources naturelles, ainsi que les écosystèmes, sont particulièrement sensibles au climat. Le degré de vulnérabilité des systèmes dépend de leur aptitude à s'adapter aux modifications qu'apportent les stress d'origine tant climatique que non climatique.

Dans toutes les régions de la province, des phénomènes climatiques perturbent des infrastructures essentielles, notamment les systèmes de traitement et de distribution de l'eau, les équipements de production et de transport de l'énergie et les réseaux de transport, et la fréquence de ces perturbations va probablement augmenter dans l'avenir. Ces dernières années, des inondations causées par des épisodes de temps violent ont perturbé les voies de transport et de communication, causant des dommages évalués à plus de 500 millions de dollars. Des pannes de courant de longue durée, touchant de vastes pans de territoire, ont été occasionnées par des défaillances des réseaux de transport et de distribution d'électricité. La baisse du niveau des eaux dans les Grands Lacs pourrait compromettre la navigation et r éduire la production hydroélectrique de plus de 1 100 mégawatts.

Des pénuries d'eau ont été constatées dans le sud de la province, et on prévoit que leur fréquence augmentera avec la hausse des températures estivales et des taux d'évaporation. Certaines parties des comtés de Durham, de Waterloo et de Wellington, et le rivage du sud de la baie Georgienne, où les scénarios de croissance démographique indiquent que la population continuera de croître de manière sensible, seront de plus en plus vulnérables aux pénuries d'eau au cours des 20 prochaines années.

La santé des résidents de l'Ontario est menacée car ils sont exposés à des risques de maladies, de blessures et de décès prématurés résultant de phénomènes climatiques tels que les conditions extrêmes, les vagues de chaleur, les épisodes de smog, ainsi que les changements d'ordre écologique qui favorisent la propagation des maladies à transmission vectorielle. La mortalité liée à la chaleur pourrait plus que doubler dans le sud et le centre de l'Ontario d'ici les années 2050, tandis que la mortalité imputable à la pollution atmosphérique pourrait progresser de 15 à 25 p. 100 pendant la même période. On prévoit une augmentation de la fréquence des précipitations extrêmement abondantes, comme celles qui ont contribué en mai 2000 au déclenchement de l'épidémie d' E. coli à Walkerton (Ontario), entraînant la mort de sept personnes et provoquant quelque 2 300 cas d'infection. L'adaptation à ces épisodes, tels que les systèmes d'alerte au smog, est désormais chose courante, et certaines villes ont récemment instauré des systèmes d'avertissement de chaleur intense.

Les collectivités éloignées et tributaires des ressources ont gravement souffert de la sécheresse, des inondations dues aux embâcles, des incendies de forêts et du réchauffement des hivers, qui ont entraîné des évacuations répétées, perturbé des liens de transport essentiels et mis à rude épreuve les économies fondées sur la forêt. L'élévation projetée des températures hivernales continuera de faire raccourcir la saison d'utilisation des routes d'hiver, limitant ainsi les possibilités de livraison de matériaux de construction, de produits alimentaires et de carburants à de nombreuses collectivités et villages miniers éloignés du nord. L'augmentation de la fréquence des incendies de forêts et des proliférations de ravageurs aura des incidences néfastes sur la santé et l'économie des collectivités tributaires de la forêt, en particulier dans les parties les plus septentrionales de la forêt boréale de l'Ontario.

Les écosystèmes de l'Ontario subissent des stress sous l'action conjuguée du changement climatique, de l'activité humaine et des perturbations naturelles, comme le feu, les proliférations d'insectes et les épidémies. Les terres humides sont particulièrement sensibles et ont subi des pertes spectaculaires ces dernières années, en particulier dans le sud de l'Ontario. Les changements constatés de l'abondance relative des espèces de poissons dans le sud de l'Ontario révèlent que des espèces d'eaux froides ou tempérées cèdent graduellement leur place à des espèces d'eaux chaudes. Les modifications de la composition des écosystèmes aquatique et terrestre dans la région de la baie d'Hudson et le déclin du nombre et de l'état de santé des ours blancs et des phoques sont autant d'exemples d'impacts déjà en cours. Les baisses des niveaux d'eau des Grands Lacs que l'on projette pour l'avenir continueront de mettre en péril les terres humides qui, aujourd'hui, assurent l'intégrité des rivages, freinent l'érosion, filtrent les matières contaminantes, absorbent les excédents d'eau pluviale, et fournissent un habitat important aux poissons et à la faune en général. Les espèces envahissantes deviendront probablement plus nombreuses et plus abondantes dans les Grands Lacs, ce qui exigera de modifier les infrastructures ou les m éthodes de gestion propres à la situation.

L'Ontario jouit d'une forte capacité d'adaptation au changement climatique, comme semble l'indiquer toute une gamme d'indicateurs, dont la richesse économique, les niveaux de technologie, d'information et de compétences, les infrastructures, les institutions, le capital social et le degré d'équité. Cependant, cette capacité n'est pas uniformément répartie d'une sous-région et d'un secteur à l'autre. La province commence à s'adapter. C'est ainsi que le changement climatique a été intégré dans certaines planifications et prises de décisions à long terme, notamment par certains services de protection de la nature (p. ex., gestion des eaux pluviales) et de sant é publique (p. ex., systèmes d'avertissement de chaleur intense). Il est possible d'intégrer rapidement l'adaptation au changement climatique dans le processus décisionnel, comme l'illustrent, par exemple, la Loi sur l'eau saine et d'autres lois, règlements ou activités planifiées reliés, entre autres, aux programmes de renouvellement des infrastructures, aux programmes d'intervention en cas de baisse du niveau des eaux et aux stratégies de développement.

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