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Introduction - Canada atlantique

Le Canada atlantique comprend les provinces du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve-et-Labrador, de la Nouvelle- Écosse et de l'Île-du-Prince-Édouard (voir la figure 1a, b). Parmi ces quatre provinces, c'est Terre-Neuve-et-Labrador, s'étendant de 60° 23' de latitude Nord (Cape Chidley) jusqu'à 46° 37' de latitude Nord (Cape Pine), qui occupe la plus grande superficie, soit trois fois la superficie terrestre combin ée des trois provinces des Maritimes. Parmi celles-ci, le Nouveau-Brunswick est la plus grande et l'Île-du-Prince-Édouard, la plus petite. L'entité du Canada atlantique située le plus au sud est Cap de Sable, en Nouvelle-Écosse (43° 28' N). Mis à part Churchill Falls, Labrador City et Wabush, à Terre-Neuve-et-Labrador, aucune collectivité ne se trouve à plus de 200 km d'un littoral marin.

Carte illustrant les collectivités des provinces de l'Atlantique

FIGURE 1a : Collectivités des provinces de l'Atlantique : Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse et Île-du-Prince-Édouard.
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Carte illustrant Terre-Neuve-et-Labrador

FIGURE 1b : Terre-Neuve-et-Labrador
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1.1 PROFIL DÉMOGRAPHIQUE

Le Canada atlantique comprend toute la région, soit le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, la NouvelleÉcosse et l'Île-du-Prince-Édouard.
Le Canada maritime (dit « les Maritimes ») comprend le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-PrinceÉdouard (mais non Terre-Neuve-et-Labrador).

La population totale des quatre provinces de l'Atlantique était de 2,34 millions d'habitants en 2005 (Statistique Canada, 2005a, b), soit à peu près la même qu'en 2004. La population de Terre-Neuve-et-Labrador et celle du Nouveau-Brunswick ont continu é à diminuer, alors que celles de l'Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse ont augmenté au cours de la même période (voir le tableau 1). Étant donné que la population de la plupart des collectivités est vieillissante (voir le tableau 1) et que son revenu annuel moyen est inférieur à la moyenne nationale, toute répercussion du changement climatique ajoute aux difficultés de ces provinces.

TABLEAU 1 : Paramètres démographiques pour les quatre provinces tiré de l'Atlantique (Statistique Canada, 2005a, b).
Nouveau-
Brunswick
Terre-
Neuve-et-
Labrador
Nouvelle-Écosse Île-du-
Prince-Édouard
Canada
Population en 2005 752 000 516 000 937 900 138 100 32 270 500
Variation de la population (p. 100), 2004-2005 -0.01 -0.25 +0.04 +0.14 +0.9
Migration interprovinciale nette, 2004-2005(1) -1650 -1875 -473 -222 N/A
Densité de la population 2005 (personnes/km2) 10,3 1,27(2) 17,0 24,4 3,2
Proportion urbaine (p. 100)(3) 50 58 56 45 80
Personnes âgées de 0 à 14 ans (p. 100) 16,1 15,7 16,2 17,7 17,6
Personnes âgées de 15 à 64 ans (p. 100) 69,9 71,2 69,5 68,2 69,3
Personnes âgées de 65 ans et plus (p. 100) 13,9 13,1 14,2 14,1 13,1
Population projetée d'ici à 2030 742 600
(-1,3%)
490 000
(-5,3%)
940 100
(+0,02%)
141 500
(+2,1%)
36 182 300
(+11,1%)

1 Inclut les migrations entre les provinces canadiennes et autant à l'intérieur qu'à l'extérieur des provinces atlantiques; pour ces quatre provinces, les destinations privilégiées étaient l'Alberta et l'Ontario, (Statistique Canada, 2005a, b).
2 Terre-Neuve : 4,38 personnes/km2; Labrador : 0,95 personne/km2
3 Recensement de 2001

1.2 ÉCONOMIE

Le Canada atlantique compte de nombreuses collectivités rurales et des centres urbains, comme la municipalité régionale d'Halifax, la municipalité régionale du Cap-Breton, Moncton, Saint John, Fredericton, Charlottetown et St. John's. Il existe un écart considérable entre les régions rurales et urbaines. Les ressources économiques de la population des régions rurales sont généralement plus basses, ce qui explique l'exode observé dans le Canada atlantique rural. La croissance démographique observée à Halifax (+4,6 p. 100) et Moncton (+3,6 p. 100) de 1996 à 2001 contraste avec les pertes subies dans les régions rurales (Statistique Canada, 2001b). Parmi les 20 zones économiques régionales de Terre-Neuve-et-Labrador, on s'attend à ce que cinq seulement connaissent une augmentation de la population entre 2006 et 2019 (Newfoundland and Labrador Department of Finance, 2007).

La disparité socio-économique entre les régions rurales et urbaines peut entraîner une différence de vulnérabilité des collectivités aux phénomènes météorologiques extrêmes et au changement climatique (Morrow, 1999; Alchorn et Blanchard, 2004; Catto et Hickman, 2004). Une forte proportion de la population du Canada atlantique tire depuis toujours sa subsistance des ressources naturelles, en particulier des p êches, de l'agriculture, des forêts et des mines. Toutefois, la mondialisation et les changements démographiques ont entraîné, au Canada atlantique, une réduction importante des emplois dans les collectivités qui dépendent d'une seule industrie primaire (p. ex., le secteur industriel du Cap-Breton, en Nouvelle- Écosse; Shippagan au Nouveau-Brunswick; Stephenville et Harbour Breton, à Terre-Neuve). Burgeo, à Terre-Neuve, est l'une des nombreuses collectivités dont la subsistance dépend de la pêche. En mai 2001, le taux d'emploi chez les personnes de 18 à 64 ans y était de 35 p. 100, comparativement au taux provincial de 55 p. 100 (Government of Newfoundland and Labrador, 2006). Ce sont surtout les régions urbanisées du Canada atlantique, où s'est concentrée l'économie locale, qui jouissent des meilleures possibilités sur le marché mondial.

Ce développement régional différencié a entraîné un écart entre les régions urbaines et les régions rurales. Le marché du travail a évolué au cours des dernières décennies, passant d'un important volet rural dont l'économie est tributaire de l'industrie primaire à une main-d'œuvre active qui mise surtout sur la technologie et les connaissances de pointe pour être compétitive sur le marché international. Les employés les plus compétents peuvent décrocher de nouveaux emplois en particulier dans le secteur des services et dans l'entreprenariat. Un bon nombre de travailleurs sont désormais autonomes et amènent le milieu des affaires et l'économie des provinces de l'Atlantique sur les marchés nationaux et internationaux. Par contre, les collectivités rurales, et celles à moins forte densité, qui dépendent des ressources naturelles doivent maintenant faire face à la concurrence internationale, en particulier dans le secteur de la transformation du poisson et dans l'industrie du papier, et à la concurrence locale, en particulier dans les secteurs de la pomme de terre et d'autres produits agricoles. Dans bien des régions rurales, la réaction de certains travailleurs a été de quitter le Canada atlantique à la recherche d'un emploi ou d'accepter un poste dans l'Ouest canadien, leur résidence permanente et leur famille immédiate demeurant au Canada atlantique.

L'économie rurale comme l'économie urbaine sont sensibles aux changements subis par le marché international. Le maintien et la création des emplois dépendent beaucoup de la compétitivité et de la productivité des entreprises ainsi que des politiques étrangères et intergouvernementales. L'accès au transport maritime a aidé cette région à contribuer à la balance commerciale du Canada. Les changements climatiques à venir risquent d'augmenter la vulnérabilité des collectivités qui dépendent énormément des systèmes marins et côtiers, en particulier si des tempêtes viennent perturber le transport et les infrastructures.

1.3 COLLECTIVITÉS AUTOCHTONES

Les communautés autochtones, dont les Innus, les Inuits et les Micmacs, vivent dans des conditions socio- économiques bien particulières. Entre autres, elles comptent une proportion élevée de jeunes; en 2001, par exemple, 43,1 p. 100 de la population de Nain était composée de jeunes de 19 ans ou moins (Government of Newfoundland and Labrador, 2006). Les gains et le revenu par habitant sont inf érieurs à ceux de l'ensemble de la population de la région; par exemple, à Lennox Island, dans l'Île-du-Prince-Édouard, le revenu total médian des personnes de 15 ans et plus était de 12 272 $ en 2001, comparativement à une moyenne provinciale de 18 880 $ (Statistique Canada, 2001b). De même, le niveau d'éducation est généralement inférieur dans ces communautés; par exemple, à Whycocomagh, en Nouvelle-Écosse, 29,4 p. 100 des habitants de 20 à 34 ans n'ont pas obtenu leur diplôme d'études secondaires, comparativement à 16,1 p. 100 dans la population générale de la Nouvelle-Écosse (Statistique Canada, 2001b).

ENCADRÉ 1 - Réaction au changement climatique à Elsipogtog

Les Micmacs de la côte est du Nouveau-Brunswick s'inquiètent des impacts du changement climatique sur la survie de leurs traditions et sur l'accès aux ressources naturelles. Ce sont surtout les aliments et les médicaments traditionnels qu'ils trouvent dans les marais salants qu'ils craignent de perdre. La protection des ressources et du savoir traditionnels est un moyen important pour les Micmacs de protéger leur culture.

Foin d'odeur (Hierochloa odorata)

En collaboration avec la collectivités d'Elsipogtog, on a dressé un inventaire des plantes traditionnelles en vue de connaître les répercussions possibles du changement climatique sur ces ressources. Des données recueillies sur le terrain ont été combinées au modèle altimétrique numérique (MAN) créé à partir de données obtenues par laser aéroporté (LIDAR), et plusieurs scénarios d'inondation comportant des projections de l'élévation du niveau de la mer et de la subsidence des terres (Carrera et Vanícek, 1988) ont été élaborés pour évaluer les répercussions d'une élévation du niveau de la mer sur les peuplements actuels de foin d'odeur et autres plantes médicinales croissant dans les marais salants. Le foin d'odeur est une plante très importante pour les communautés autochtones, qui la brûlent lors de cérémonies et l'utilisent pour tresser des paniers, pour la décoration et en infusion. Cet essai de modélisation est un prolongement et une nouvelle application de la méthode de Thompson et al., (2001) qui se base sur la reproduction du modèle de l'onde de tempête du 21 janvier 2000. Les résultats révèlent que, même dans le scénario le plus optimiste, l'inondation atteindrait la forêt, noyant tous les marais salants.

La collectivités se voue maintenant surtout à la planification. Les peuples autochtones n'ont jamais construit d'habitations permanentes le long de la côte, car cet habitat est très fragile et sensible à l'influence humaine. Ce n'est que lorsque les réserves ont été établies que de telles infrastructures côtières sont devenues plus courantes. Aujourd'hui, éloigner les infrastructures de la côte exigerait que la communauté acquière de nouvelles terres plus loin à l'intérieur des terres puisque la réserve actuelle n'occupe qu'une bande très étroite le long de la côte. Toute acquisition de terres impliquerait de changer les plans et l'aménagement du territoire des collectivités adjacentes, comme Richibucto.

Dans le cadre de discussions au sein de la collectivités, on a proposé d'autres moyens d'adaptation au changement climatique et de maintien de l'usage traditionnel des ressources :

  • maintenir le statu quo, c'est-à-dire ne rien changer et laisser la nature suivre son cours;
  • déplacer plus loin à l'intérieur des terres les infrastructures qui se trouvent actuellement près des marais ou en déplacer quelques-unes;
  • protéger des zones pour l'avenir, restaurer les marais détruits et protéger les marais restants;
  • planter du foin d'odeur à des endroits qui lui conviennent;
  • faire participer la communauté à toutes ces entreprises, ce qui comprend des activités d'éducation.

Grâce à ces discussions et à ces moyens d'action, Elsipogtog a entrepris de s'adapter au changement climatique prévu.

Les collectivités autochtones ont observé dans leur environnement une évolution due au changement climatique (Gosselin, 2004). Pour nombre d'entre elles, la situation côtière les rend plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. Beaucoup de collectivités autochtones ont de tout temps pratiqué la migration saisonnière afin de s'adapter aux changements de l'environnement. Les collectivités sédentaires modernes, toutefois, sont vulnérables à la perte de terres côtières (voir l'encadré 1). Une faible scolarisation, des revenus bas et des infrastructures inférieures aux normes nationales peuvent aggraver les difficultés auxquelles font face les collectivités autochtones.

Un autre aspect de la vie des Autochtones qui est sensible aux conditions climatiques tient à l'importance de la nourriture du pays. Le phoque, le saumon, le caribou, le lièvre, la perdrix, les canards, les baies et autres aliments qui leur sont offerts par la terre et la mer font tous partie du r égime alimentaire des collectivités autochtones (Degnen, 1996; Hanrahan, 2000). Les modifications du climat et des habitats qui risquent d'influer sur la qualité et la quantité de ces ressources posent donc d'autres problèmes aux Autochtones. La nourriture traditionnelle représente un apport d'éléments nutritifs importants, en particulier au Labrador où les aliments du commerce sont très coûteux. La santé spirituelle et culturelle de nombreuses communautés dépend donc des activités d'approvisionnement en nourriture. Par exemple, le Mukushan, un repas communautaire qui c élèbre le succès de la chasse afin d'honorer l'esprit du caribou, occupe une place importante dans la culture des Innus. Les déplacements en groupe dans la nature, durant lesquels les familles passent deux ou trois mois à pêcher, à chasser et à s'approvisionner en nourriture, sont des activités importantes sur le plan culturel pour les Sheshatshiu et les Natuashish (Degnen, 1996; Matthews et Sutton, 2003). Elles permettent en effet de maintenir le savoir traditionnel et de le transmettre aux jeunes g énérations. Des changements qui réduiraient l'accès aux aliments traditionnels pourraient mettre en péril ce processus de transmission de la culture. Bien que le changement climatique ne soit que l'un des nombreux problèmes auxquels font face les peuples autochtones, l'importance accordée à la protection des sources de nourriture et des plantes médicinales traditionnelles, ainsi qu'à la valeur sacrée de l'eau, pourrait rapidement devenir une priorité.

1.4 ÉCOZONES

Carte illustrant les écozones terrestres du Canada atlantique

FIGURE 2 : Écozones terrestres du Canada atlantique (tiré deAgriculture et Agro-alimentaire Canada).
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Le nombre d'écorégions (Sabine et Morrison, 2002) et d'écozones (voir la figure 2; Environment Canada, 2005b) terrestres témoigne de la diversité écologique du Canada atlantique. Les régions climatiques varient d'un climat continental humide frais à la toundra arctique, en passant par le climat subarctique, sans oublier l'influence du courant chaud du Gulf Stream, au sud, qui cède la place au courant du Labrador, froid, au nord. Les saisons reflètent les influences du choc de ces masses d'air tropical et polaire, continental et maritime. Le long de la côte de l'océan Atlantique, la variabilité pluridécennale des régimes météorologiques et de leurs effets, surtout en hiver, est associée à l'oscillation nord-atlantique (North Atlantic Oscillation ou NAO) (Marshall et al., 2001).

L'écozone maritime de l'Atlantique comprend la Nouvelle-Écosse, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick et la Gaspésie, au Québec (voir la figure 3a, b). La côte du golfe du Saint-Laurent au Nouveau-Brunswick est une plaine qui descend doucement vers l'est, avec de longues échancrures peu profondes et des marais salants. Dans l'ouest du Nouveau-Brunswick, le long de la baie de Fundy et dans la majeure partie de la Nouvelle- Écosse, les hautes terres se caractérisent par un relief ondulé à accidenté, presque partout à plus de 200 m au-dessus du niveau de la mer. Le littoral est profondément échancré et dominé par des falaises et des plages de gravier, et le plancher marin baisse rapidement au large. Le rivage de la baie de Fundy, en Nouvelle- Écosse, est flanqué de falaises abruptes. Dans l'intérieur des terres, on trouve un escarpement prononcé de 120 m à 150 m de hauteur. La topographie de la plaine basse de la vallée de l'Annapolis et le terrain ondulé des terres hautes de la Nouvelle-Écosse sont orientés vers le nord-est. L'île du Cap-Breton est composée de collines irrégulières, d'escarpements en pente raide et de plateaux aplanis ou ondulés, traversés par de petits ruisseaux profonds eux-mêmes jalonnés de nombreuses chutes et cataractes. L'Île-du-Prince-Édouard est une plaine vallonnée au relief bas, avec des systèmes de dunes et de plages bien définis.

L'écozone de l'Atlantique maritime est l'écozone la plus chaude du Canada atlantique, avec des climats de région boréale sud à moyenne. La température hivernale moyenne se situe entre -8 °C et -2 °C (Environnement Canada, 2005a). La température estivale moyenne varie d'une région à l'autre, de 13 °C à 15,5 °C. Les précipitations annuelles moyennes sont comprises entre 800 et 1 500 mm. Le climat du Nouveau-Brunswick varie en fonction de la distance à la côte du golfe du Saint-Laurent, du fait que la région subit à la fois l'influence de l'air atlantique humide de la baie de Fundy et des vents humides en provenance de la Nouvelle-Angleterre et des terres basses de la r égion des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent. À l'intérieur des terres, le climat est plus continental, alors que les régions qui longent la baie de Fundy ont des étés frais et des hivers doux. Le brouillard est fréquent dans les régions côtières exposées. La Nouvelle-Écosse subit l'influence constante de l'océan, mais les régions côtières de la province ont tout de même des printemps et des étés plus frais, et des hivers plus doux, que l'intérieur des terres. La couverture de glace hivernale dans le golfe du Saint-Laurent abaisse les temp ératures et retarde l'arrivée du printemps. Parmi les trois provinces, c'est l'Île-du-Prince-Édouard qui subit le plus l'influence de la mer : les hivers y sont doux, les printemps frais et tardifs, les étés modérés et venteux.

Les forêts mixtes constituent la principale végétation de cette écozone. L'épinette rouge, le sapin baumier, le bouleau jaune et l'érable à sucre dominent, bien qu'on y trouve également le pin rouge, le pin blanc et la pruche du Canada en quantités importantes. Avant l'arrivée des Européens, des assemblages de forêt acadienne recouvraient presque toute l'Île-du-Prince-Édouard, le sud-est du Nouveau-Brunswick et les régions abritées de la partie continentale de la Nouvelle-Écosse. On y retrouve également des espèces boréales comme le bouleau blanc, l'épinette noire et l'épinette blanche. Dans cette écozone, les arbustes sont des saules, de petits merisiers, des aulnes rugueux et des bleuetiers. En termes d'économie primaire, l'exploitation des forêts est une des grandes composantes économiques de cette écozone, avec le secteur des pêches (surtout le homard, les poissons et l'aquaculture) et le secteur minier.

L'île de Terre-Neuve, le sud-est du Labrador et la rive du lac Melville font partie de l'écozone du Bouclier boréal (voir la figure 3c, d). La topographie de l'île de Terre-Neuve est diversifiée. La presqu'île Avalon présente des terres hautes ondulées, parsemées de petits plateaux, d'échancrures, de petites rivières en pente raide et de falaises qui atteignent jusqu'à 65 m de hauteur; dans le centre de l'île, on trouve des crêtes montagneuses, parsemées de terrains vallonnés et de petits plateaux. Le relief dépasse rarement 200 m. Le littoral présente un aspect déchiqueté et profondément échancré, bordé de promontoires escarpés et de nombreuses îles. Les falaises peuvent dépasser 100 m. Les plages se trouvent dans des criques abritées et sont surtout constituées de galets et de cailloux. La topographie de la côte ouest est accidentée, s'élevant vers l'est en plateaux ondulés. Le relief y atteint plus de 800 m. Une étroite plaine côtière borde çà et là le littoral ouest de l'île.

Le sud-est du Labrador est accidenté et vallonné, et on y retrouve des parcelles isolées de pergélisol. Le relief s'élève rapidement à partir de la côte, jusqu'à 365 m au-dessus du niveau de la mer. La région qui entoure le lac Melville est une basse terre côtière. Au sud et à l'ouest de la plaine du lac Melville, le terrain est entrecoupé de vallées fluviales et certaines collines atteignent 500 m.

Dans ce climat de forêt boréale moyenne, les précipitations varient entre 900 et 2 000 mm par an (Environnement Canada, 1993, 2005a). La temp érature moyenne est de 8,5 °C à 12,5 °C en été et de -20 °C à -1 °C en hiver. À cause du relief, les tempêtes longent la côte ouest ou traversent les presqu'îles Avalon et Burin. Les printemps et les étés sont frais. L'influence modératrice de l'océan se manifeste surtout le long des côtes ouest et sud, touchées par le golfe du Saint-Laurent et le Gulf Stream, mais moins sur le littoral nord-est, soumis à l'influence du courant du Labrador et de l'oscillation nord-atlantique. À l'intérieur des terres, les étés sont plus chauds et les hivers plus froids que dans les régions côtières adjacentes.

Cette écozone est surtout couverte de forêt, les espèces dominantes étant l'épinette noire, l'épinette blanche, le sapin baumier, le mélèze (mélèze d'Amérique), le bouleau blanc et le peuplier. Des lichens et des arbrisseaux poussent dans les zones de socle expos é. La foresterie est importante dans certaines parties de cette écozone, mais c'est le secteur des pêches et l'exploration minière qui constituent les principales ressources à la base de l'économie primaire.

L'écozone de la taïga du Bouclier occupe la plus grande partie du Labrador (voir la figure 3e, f). Elle se caractérise par une topographie ondulée, l'écart d'élévation entre les vallées les plus profondes et les sommets adjacents dépassant rarement 200 m dans l'ouest du Labrador. Les monts Mealy, terrain fort accidenté, offrent un paysage contrasté, avec des sommets atteignant 1 190 m; on y trouve aussi par endroits des zones de perg élisol.

L'écozone de la taïga du Bouclier se caractérise par un climat boréal. Les vents dominants de l'ouest y apportent l'air sec du nord du Québec, ce qui entraîne des hivers froids et secs, avec du temps calme et une humidité minimale dans l'intérieur des terres. Les étés sont courts et frais, avec des journées longues. Dans les régions côtières, qui subissent l'influence du courant du Labrador, les étés sont plus froids. Les précipitations annuelles varient entre 800 mm dans l'ouest et plus de 1 000 mm le long de la côte (Environnement Canada, 2005a). La température moyenne varie en hiver entre -25°C et -10 °C et, en été, entre 6,5 °C et 10 °C.

Pour ce qui est de la végétation, on y trouve des forêts d'épinette noire, d'épinette blanche et de sapin baumier, puis des arbustes et des prés. Dans les plaines marécageuses et les marais poussent des aulnes, des saules et des mélèzes (mélèze d'Amérique) en plus des conifères et, sur les rives et les terres hautes, des épinettes blanches, des peupliers-faux-trembles, des peupliers baumiers et des bouleaux blancs. Les ressources min érales et la production d'énergie hydroélectrique constituent les principales activités économiques.

Dans l'extrême sud de l'écozone de la Cordillère arctique, on trouve les monts Torngat du nord du Labrador (voir la figure 3g, h). Le climat de toundra des monts Torngat est froid et humide; les étés y sont courts, froids et humides, et les hivers, longs et froids. Sur la côte, la glace peut persister jusqu'en juillet. Les précipitations annuelles moyennes varient entre 400 et 700 mm, avec des valeurs plus élevées dans le centre, plus haut. La température moyenne est de -16,5 °C en hiver et de 4 °C en été. Sur les flancs de vallées orientées vers le sud, on trouve des poches d'arbres arctiques à feuillage persistant et d'arbustes à feuilles caduques; ailleurs, le sol est couvert ici et là de mousse, de lichen et de carex.

Photo montrant l'écozone de l'Atlantique maritime - forêt mixte décidus-conifères

FIGURE 3a) Écozone de l'Atlantique maritime - forêt mixte décidus-conifères, Parc national des Hautes-Terres-du-Cap-Breton, en Nouvelle-Écosse.

Photo montrant l'écozone de l'Atlantique maritime - environnement de marais salants

FIGURE 3b) Écozone de l'Atlantique maritime - environnement de marais salants, Parc national Kouchibouguac, au Nouveau-Brunswick.

Photo montrant l'écozone du Bouclier boréal - forêt de type épinette-sapin-tremble

FIGURE 3c) Écozone du Bouclier boréal - forêt de type épinette-sapin-tremble, près de Springdale, au centre de Terre-Neuve.

Photo montrant l'écozone du Bouclier boréal - toundra côtière exposée et tuckamore

FIGURE 3d) Écozone du Bouclier boréal - toundra côtière exposée et tuckamore, Cape Spear, à Terre-Neuve.

Photo montrant l'écozone de la taïga du Bouclier

FIGURE 3e) Écozone de la taïga du Bouclier - assemblage d'aapa (étangs marécageux) et d'épinette noire, à l'ouest de la rivière Pinus, au Labrador.

Photo montrant l'écozone de la taïga du Bouclier - terrain forestier avec esker

FIGURE 3f) Écozone de la taïga du Bouclier - terrain forestier avec eskers, lac Molson, dans l'ouest du Labrador.

Photo montrant l'écozone de la cordillère arctique - paysage et végétation de toundra

FIGURE 3g) Écozone de la Cordillère arctique - paysage et végétation de la toundra, Hebron, au Labrador.

FIGURE 3h) Écozone de la Cordillère arctique - cirques glaciaires, monts Torngat, au Labrador.

FIGURE 3h) Écozone de la Cordillère arctique - cirques glaciaires, monts Torngat, au Labrador.

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