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À propos du Système canadien de référence spatiale

Au Levés géodésiques du Canada (LGC), nous expliquons, tenons à jour et améliorons le Système canadien de référence spatiale (SCRS) en plus d’y faciliter l’accès. Ce système établit les valeurs de référence pour la latitude, la longitude, la hauteur et la gravité au Canada. Que vous soyez arpenteur-géomètre, géoscientifique, ingénieur ou autre professionnel, le SCRS offre une approche cohérente aux activités comme la cartographie, l’arpentage, l’ingénierie, la gestion de l’eau et plus.

La façon dont nous définissons le SCRS et dont nous y accédons a considérablement changé au fil du temps. Cela est dû en grande partie à l’évolution de la technologie, en particulier à l’introduction de systèmes mondiaux de navigation par satellite (GNSS), comme le système mondial de localisation (GPS). Nous savons également que la Terre est dynamique et en constante évolution. Le SCRS a dû évoluer afin de procurer des valeurs de référence cohérentes pour les données recueillies à différentes époques.

Système canadien de référence spatiale (SCRS)

Le SCRS consiste en un ensemble de normes, de modèles, de produits de données et d’infrastructures qui appuient le positionnement géospatial au Canada. Il comprend des systèmes de référence géométrique, altimétrique et gravimétrique. Vous pouvez vous renseigner sur chacun de ces systèmes et accéder aux outils connexes ci-dessous.

Systèmes de référence géométrique

Les systèmes de référence géométrique procurent une façon d’établir la latitude, la longitude et l’altitude ellipsoïdale. Au Canada, le système officiel de référence géométrique adopté dans la plupart des provinces et des territoires est le NAD83(SCRS). Lorsque nous publions des coordonnées de points de contrôle géodésique dans un système de référence, nous établissons ce que nous appelons un cadre de référence. À mesure que les techniques de mesure s’améliorent et que l’environnement physique change, nous publions de nouvelles coordonnées pour mettre à jour ce cadre de référence.

Du Système de référence nord-américain de 1983 (NAD83(Original)) au Système de référence nord-américain de 1983 du Système canadien de référence spatiale (NAD83(SCRS))

Depuis sa création en 1986, le NAD83 a été mis à jour plusieurs fois. Il a évolué, passant d’un réseau de contrôle horizontal terrestre traditionnel, le NAD83(Original), à une représentation 3D spatiale dynamique, le NAD83(SCRS). Cependant, bon nombre de données géospatiales du NAD83(Original) sont encore utilisées aujourd’hui.

Le NAD83(SCRS) est une représentation 3D dynamique du NAD83(Original). Le Canada et les États-Unis ont collaboré pour redéfinir le NAD83 par rapport à l’ITRF par une transformation à sept paramètres utilisant des stations ITGB communes aux deux systèmes. Nous maintenons le NAD83(SCRS) aligné sur la plaque nord-américaine à l’aide de l’estimation NNR-NUVEL-1A du mouvement de la plaque.

Relations du Système de référence nord-américain de 1983 (NAD83) avec le Repère international de référence terrestre (ITRF) et le Système géodésique mondial de 1984 (WGS84)

Depuis 1990, les cadres de référence les plus précis et les plus stables offerts sont les versions successives de l’ITRF produites par l’International Earth Rotation and Reference Systems Service (IERS) (en anglais seulement). L’ITRF est un cadre de référence mondial et, contrairement au NAD83, il n’est pas lié à une plaque tectonique particulière. En raison de la nature dynamique de ce cadre, les positions dans l’ITRF changent avec le temps, et les coordonnées réfèrent à une date, à savoir une époque.

Le WGS84 est un autre système de référence mondial que nous utilisons au Canada. Il a été initialement mis au point par la National Imagery and Mapping Agency des États-Unis pour son GPS. Comme l’ITRF, le WGS84 est régulièrement mis à jour avec de nouvelles versions, lesquelles sont identifiées par le numéro de semaine GPS de la date à laquelle elle a été mise en service. La dernière version, appelée WGS84(G2139), a été mise en service en 2021. Elle est alignée sur l’ITRF2014 au niveau centimétrique.

Rôle des réseaux de contrôle géodésique

Figure 1 : Cadre de référence géométrique du NAD83(SCRS)

Figure 1 : Cadre de référence géométrique du NAD83(SCRS)

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La présente figure en forme de pyramide montre la hiérarchie des réseaux de contrôle géodésique dans le NAD83(SCRS). Au bas se trouvent les réseaux passifs, notamment les réseaux de densification provinciaux, municipaux et régionaux à la base; viennent ensuite les réseaux provinciaux de haute précision, puis le Réseau de base canadien. Au-dessus se trouvent les réseaux actifs, avec les points de contrôle actif (PCA) régionaux et provinciaux, puis le SCCA. Au haut de tous ces réseaux se trouve l’ITGB qui, avec le SCCA, contribue à l’ITRF.

À l’instar des systèmes de référence, les réseaux de contrôle géodésique ont évolué au fil des décennies. Ces réseaux étaient habituellement constitués de points géodésiques répartis sur l’ensemble du territoire canadien. Les coordonnées publiées pour ces points constituaient la norme de positionnement, et les arpenteurs-géomètres les utilisaient pour contrôler leurs levés. Nous appelons ces réseaux de points des réseaux de contrôle passif.

Les GNSS ont complètement transformé la façon dont nous réalisons, tenons à jour et utilisons les cadres de référence. Au cours des années 1990, LGC a mis en place le Système canadien de contrôle actif (SCCA), un réseau épars de stations de contrôle suivant constamment les satellites GNSS. Avec les données de partenaires internationaux, le SCCA nous permet de calculer des produits précis d’orbite et d’horloge GNSS. Nous utilisons ces produits dans l’application Positionnement ponctuel précis dans le Système canadien de référence spatiale (SCRS-PPP) pour fournir un moyen précis et efficace de contrôler les levés. Nous appelons ces réseaux des réseaux de contrôle actif.

En raison des GNSS et de l’extension du cadre de référence géodésique dans l’espace, nous devions surveiller avec plus de précision l’orientation de la Terre dans l’espace. Nous y parvenons en observant les signaux radio des quasars avec l’ITGB. Ces activités ont marqué notre entrée dans l’ère spatiale du positionnement géodésique précis. La figure 1 montre la hiérarchie des réseaux de contrôle géodésique dans le NAD83(SCRS).

Interférométrie à très grande base (ITGB)

L’ITGB est une technique que nous utilisons pour établir des distances très précises entre les radiotélescopes afin d’étudier la Terre et son orientation précise dans l’espace. L’ITGB a recours aux signaux radio des quasars, lesquels sont à une si grande distance de la Terre qu’ils procurent des points fixes dans le ciel pouvant être utilisés comme référence pour mesurer l’orientation de la Terre, sa rotation et le mouvement du pôle de rotation. Les mesures précises de l’ITGB nous permettent de détecter les moindres changements d’orientation de la Terre dans l’espace. L’ITGB procure également des mesures précises de très longues distances qui sont essentielles pour relier le cadre de référence mondial. C’est l’une des techniques spatiales — avec les GNSS, la satellitométrie laser (SLR) et le système Détermination Doppler d’orbite et radiolocalisation intégrés par satellite (DORIS) — qui contribuent aux représentations de l’ITRF.

Systèmes de contrôle actif

Les réseaux de contrôle actif, y compris le SCCA, consistent en des stations de suivi constant des GNSS — appelées points de contrôle actif (PCA) — qui enregistrent les signaux reçus des satellites GNSS. Ces PCA sont équipés d’une antenne et d’un récepteur GNSS de qualité géodésique et, dans certains cas, d’un étalon de fréquence atomique. Le SCCA comprend environ 20 sites, certains étant dotés de plusieurs stations pour surveiller leur stabilité, qui permettent de relier le NAD83(SCRS) à l’ITRF. Il y a au Canada plusieurs autres réseaux actifs publics, notamment les réseaux régionaux exploités par Ressources naturelles Canada (RNCan) à des fins géoscientifiques ainsi que des réseaux provinciaux et municipaux. Nous utilisons également ces réseaux actifs publics pour établir le mouvement de la masse continentale canadienne et estimer le modèle de vitesse décrit ci-dessous.

Réseaux cinématiques en temps réel (RTK) commerciaux

Bien que les réseaux RTK commerciaux ne soient pas considérés comme faisant partie du SCRS, ils sont également fonctionnels au Canada. Ils suivent constamment les récepteurs GNSS utilisés pour les solutions de réseau en temps réel (RTN) ou à base unique (RTK). Afin de préserver une infrastructure géodésique cohérente à l’échelle nationale, nous avons conclu des accords de conformité avec les opérateurs de réseaux RTK commerciaux intéressés afin d’intégrer ces stations RTK dans le NAD83(SCRS) de manière uniforme.

Emmenez-moi aux réseaux RTK commerciaux

Réseaux de contrôle passif

Au Canada, les réseaux de contrôle passif comprennent le Réseau de base canadien (RBC), le réseau géodésique 3D de haute précision (HP3D) et les réseaux de contrôle horizontal et vertical.

Le RBC relie au SCCA les réseaux de contrôle terrestre en place et nous aide à surveiller le mouvement de la masse continentale canadienne. Il s’agit d’un réseau de piliers géodésiques très stables avec plaques à centrage forcé dont la position est déterminée dans les trois dimensions à l’aide des GNSS avec une précision au centimètre près par rapport au SCCA. Le réseau comporte un ensemble de piliers espacés en moyenne de 200 km dans les zones bâties du sud du Canada, de 500 km dans les régions centrales du Canada et de 1 000 km dans les régions septentrionales. Nous observons périodiquement les stations du réseau RBC pour établir un modèle du mouvement de la croûte terrestre, obtenu à l’aide de la GVC.

Le réseau HP3D est composé d’environ 3 000 bornes d’arpentage et repères plus classiques qui sont observés avec des GNSS de haute précision et reliés au NAD83(SCRS).

Nous continuons de publier les coordonnées de quelque 25 000 points de contrôle horizontal dans le NAD83(Original) et près de 81 000 repères verticaux dans le CGVD28 et le CGVD2013 (voir la section ci-dessous sur le système de référence verticale pour de plus amples renseignements).

Remarques sur les réseaux de contrôle horizontal et vertical

  • Nous avons développé les réseaux de contrôle horizontal et vertical indépendamment l’un de l’autre. Ainsi, une borne d’arpentage procurant des coordonnées horizontales précises n’était, par exemple, habituellement pas liée au réseau vertical, et les points verticaux n’étaient pas non plus liés au réseau de référence horizontale.
  • Bien que nous continuions à publier les coordonnées de ces réseaux, ils ne sont plus maintenus physiquement et nous ne les avons pas observés depuis des décennies. Par conséquent, leurs coordonnées publiées peuvent ne pas refléter leurs positions actuelles.

Emmenez-moi aux réseaux de contrôle passif

Transformation de coordonnées

En collaboration avec le National Geodetic Survey des États-Unis, nous procurons les paramètres officiels de transformation entre le NAD83(SCRS) et les différentes représentations de l’ITRF. Vous pouvez les télécharger de notre page de transformation de coordonnées. Ces paramètres sont également utilisés dans notre outil de transformation de coordonnées, le TRX. Nous procurons les paramètres de transformation (trois translations, trois rotations, un facteur d’échelle) pour une époque de référence ainsi que leurs taux de variation dans le temps.

Téléchargez les paramètres

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Téléchargez l’outil bureautique TRX

Vous pouvez également transformer d’anciens ensembles de données géospatiales pour le NAD83(SCRS). Notre outil national de transformation, version 2 (NTv2) permet une transformation horizontale entre le Système de référence nord-américain de 1927 (NAD27), le Système de référence terrestre moyen de 1977 (ATS77), le NAD83(Original) et le NAD83(SCRS) à l’aide de fichiers binaires de déplacements de points de quadrillage (en format NTv2), lorsque ces derniers sont disponibles.

Bien qu’un fichier de déplacements de points de quadrillage national soit offert pour effectuer la transformation entre le NAD27 et le NAD83(Original), bon nombre de provinces ont également produit des points de quadrillage pour effectuer la transformation entre différents systèmes en place dans leur territoire et le NAD83(SCRS). Nous donnons accès à ces points dans notre page de transformation de coordonnées. Ces fichiers de déplacements de points de quadrillage sont établis avec les différences des coordonnées à des points communs de la zone de couverture. La précision de la transformation est fonction de la distorsion entre les cadres de référence et la distribution spatiale des points communs utilisés pour former la grille. Il convient de noter que, bien que notre outil NTv2 permette de transformer d’anciens ensembles de données en un cadre de référence plus précis, il n’améliore pas la précision de ces ensembles de données.

Emmenez-moi à l’outil NTv2

Grille de vitesse canadienne (GVC)

Bien que le NAD83(SCRS) soit fixé à la plaque tectonique nord-américaine à l’aide d’un modèle de rotation des plaques, nous devons souvent tenir compte de certains mouvements 3D de la plaque à l’échelle régionale et locale. Nous avons estimé une grille de vitesse que vous pouvez utiliser pour prédire ces mouvements dans tout le Canada. La version la plus récente de la grille est appelée NAD83v70VG et, pour la première fois, elle est suffisamment précise pour que vous puissiez l’utiliser dans le nord du Canada. La grille est intégrée dans nos outils de propagation de coordonnées entre les époques (SCRS-PPP et TRX) et est accessible à des fins scientifiques, comme l’étude des changements du niveau de la mer et l’incidence sur les zones côtières.

Systèmes de référence altimétrique

Les systèmes de référence altimétrique, comme le CGVD2013 et le CGVD28, établissent l’altitude par rapport au niveau moyen de la mer (NMM). En 2015, nous avons adopté le CGVD2013 comme système officiel, en remplacement du CGVD28. Comme nous savons qu’il faut un certain temps aux intervenants pour passer au nouveau système, nous continuons de publier les altitudes dans l’ancien système afin d’assurer une transition en douceur. Bien que ces deux systèmes établissent les altitudes par rapport au NMM, ils comportent d’importantes différences. Vous trouverez ci-dessous des renseignements sur chacun de ces systèmes.

Système canadien de référence altimétrique de 2013 (CGVD2013)

Le CGVD2013 est défini par la surface équipotentielle (W0 = 62 636 856,0 m2/s2), qui représente (par convention) le NMM côtier pour l’Amérique du Nord. (Cette définition vient d’une entente entre le Canada et les États-Unis.) Ce nouveau référentiel altimétrique est actuellement matérialisé par le modèle gravimétrique canadien du géoïde de 2013, version A (CGG2013a). Il procure la séparation entre l’ellipsoïde GRS80 et la surface équipotentielle décrite ci-dessus dans le NAD83(SCRS), assurant la compatibilité avec les GNSS, comme le GPS. Le CGG2013a est lié à l’époque 2011.0 puisqu’il représente approximativement le milieu des mesures du satellite Gravity Field and Steady-State Ocean Circulation Explorer (GOCE) utilisées dans le modèle. Toutefois, à l’heure actuelle, nous considérons que le modèle du géoïde est statique, c’est-à-dire que les ondulations du géoïde ne changent pas dans le temps.

Modèle du géoïde

Le modèle du géoïde vous permet de convertir les altitudes ellipsoïdales (h) de GNSS en altitudes orthométriques (H) de GNSS, c’est-à-dire en altitudes au-dessus du NMM. Les altitudes orthométriques sont compatibles avec les altitudes publiées sur les repères et les cartes topographiques. Elles permettent une bonne gestion des ressources en eau, puisqu’elles incluent des corrections pour le champ gravitationnel de la Terre. Le défi consiste à calculer la séparation entre l’ellipsoïde et le géoïde à l’aide de mesures de la gravité. La séparation entre ces deux surfaces est appelée ondulation du géoïde (N). LGC met au point des modèles nationaux du géoïde, permettant aux utilisateurs d’interpoler l’ondulation du géoïde à une position donnée (φ, λ). Une altitude orthométrique peut être calculée en soustrayant l’ondulation du géoïde de l’altitude ellipsoïdale : H = h - N. Utilisez la version bureautique ou en ligne de notre application GPS·H pour effectuer ces calculs.

Emmenez-moi à l’outil GPS·H en ligne

Téléchargez l’outil bureautique GPS·H

Téléchargez les modèles du géoïde

Le géoïde, par définition, est la surface équipotentielle (de niveau) qui représente le mieux, au sens des moindres carrés, le NMM à l’échelle mondiale. Toutefois, le géoïde sous-jacent du CGVD2013 est la surface équipotentielle (W0 = 62 636 856 m2/s2), qui représente (par convention) le NMM côtier pour l’Amérique du Nord. À l’instar de la surface de la Terre, la surface de l’océan a une topographie, bien qu’elle soit beaucoup plus petite à environ +/- 2 m à l’échelle mondiale. Cela signifie que le géoïde ne coïncide pas exactement avec le NMM. Par exemple, le géoïde est supérieur au NMM d’environ 30 cm à Halifax et inférieur d’environ 20 cm à Vancouver.

Système canadien de référence altimétrique de 1928 (CGVD28)

Le CGVD28 est l’ancien système de référence altimétrique du Canada. Il a été adopté par un décret en conseil en 1935 et abrogé le 5 février 2015. Le CGVD28 est un niveau de référence des marées défini par le niveau moyen de l’eau à cinq marégraphes : Yarmouth et Halifax dans l’océan Atlantique, Pointe-au-Père dans le fleuve Saint-Laurent, et Vancouver et Prince Rupert dans l’océan Pacifique. La définition comprend également une altitude à un repère à Rouses Point, dans l’état de New York (à côté du lac Champlain), dont l’altitude a été convenue par les États-Unis et le Canada en 1925. Le système de référence est propagé à l’intérieur des terres à l’aide de mesures de nivellement géodésique. Le système de référence altimétrique est accessible par l’entremise de repères ancrés au sol et à des structures stables. Les altitudes en termes de CGVD28 sont normales-orthométriques (Hno).

Réseau de contrôle altimétrique

Le réseau de contrôle altimétrique comprend quelque 81 000 repères de premier ordre dans tout le Canada. Ces repères ont des altitudes publiées à la fois dans le CGVD2013 et le CGVD28. Les altitudes publiées dans le CGVD2013 sont toutefois considérées comme approximatives puisqu’elles sont calculées avec des données de nivellement antérieures et non avec une combinaison de GNSS et d’un modèle du géoïde.

Systèmes de référence gravimétrique

Plusieurs réseaux et missions par satellite renforcent la capacité du Canada d’étudier la gravité et de procurer au SCRS des données gravimétriques. Lisez à leur sujet ci-dessous.

Réseau de normalisation canadien de la gravimétrie (RNCG)

Par le passé, le RNCG comportait 6 220 stations de contrôle gravimétrique au Canada. Il compte maintenant 1 600 stations réparties dans tout le pays, qui sont actuellement remplacées par un nombre limité de stations mesurées avec précision par gravimétrie absolue. Nous disposons actuellement de 68 stations de gravimétrie absolue réparties dans tout le pays. Elles sont situées sur les sites de référence de GNSS et sont accompagnées de 77 autres stations de gravimétrie absolue que nous ou la Commission géologique du Canada avons observées pour des projets scientifiques particuliers. La précision des stations de gravimétrie absolue est de quelques microgals (1 microgal = 10-8 m/s2).

Ces sites nous permettent, ainsi qu’aux partenaires de RNCan, de mener des études scientifiques portant notamment sur la déformation des plaques tectoniques et la déformation causée par les séismes, l’élévation du niveau de la mer, la surveillance des masses hydrologiques (glaciers et eau) et l’ajustement isostatique des glaciers. L’ajustement du RNCG (réseau relatif original) est basé sur le Réseau international de normalisation gravimétrique de 1971 (IGSN71), de sorte que la définition du système de référence est considérée comme précise à plusieurs dizaines de microgals.

Utilisez le RNCG pour accéder aux données gravimétriques en tout point de la masse continentale canadienne.

Emmenez-moi au RNCG

Gravimétrie et géodésie

Les trois piliers en géodésie comprennent la forme de la Terre, sa rotation et son champ gravitationnel. Les mesures gravimétriques nous aident à mieux connaître la masse continentale canadienne, à améliorer les normes nationales d’arpentage et à calculer des modèles du géoïde par rapport à l’ellipsoïde. Cela permet deux choses :

  1. La représentation de la forme de la Terre
  2. La représentation de la relation entre les altitudes ellipsoïdales de GNSS et les altitudes orthométriques (hauteurs au-dessus du NMM)

Ces mesures permettent également d’identifier les formations géologiques susceptibles de contenir du pétrole et des minéraux, de comprendre les processus physiques de la Terre et d’établir les marges continentales du Canada en ce qui concerne la souveraineté dans le Nord.

D’autres raisons pour étudier la gravité

Pour la plupart des gens, la gravité semble être une constante (9,8 m/s2) mais, en fait, elle change en termes de lieu et de temps puisque la Terre n’est pas une sphère homogène. La gravité change en fonction de la latitude, de l’altitude et de la densité de masse régionale. De plus, les masses de la Terre sont continuellement redistribuées et la vitesse de rotation varie très légèrement. La mesure des petites variations de la gravité permet aux scientifiques de mieux comprendre les processus physiques et le cycle hydrologique de la Terre.

Les variations de la gravité terrestre peuvent être attribuables à des processus lents prenant des centaines ou des milliards d’années, ou par des processus prenant des décennies, ou même des heures ou des jours. Ces derniers peuvent être observés lors de séismes, par exemple, et ils nous procurent d’importants renseignements sur les changements climatiques et environnementaux actuels :

Changements dans les eaux de surface, les eaux proches de la surface ou les eaux souterraines : cela inclut les petites modifications dans l’eau sur de grandes surfaces qui peuvent avoir un effet mesurable sur le champ gravitationnel. Nous détectons et surveillons les tendances annuelles et à long terme.

Fonte des glaciers : bon nombre de glaciers fondent rapidement et ce changement dans la distribution des masses a une grande incidence sur la gravité de la Terre.

Lune : l’orbite de la Lune entraîne des marées océaniques et terrestres (la terre solide se déforme aussi!). Ces deux redistributions transitoires de masse ont une incidence sur la gravité.

Séismes : les séismes redistribuent la masse à l’échelle locale et modifient le champ gravitationnel local.

Extraction ou injection de fluides : l’extraction de produits pétroliers ou l’injection de fluides entraînent des modifications locales de la gravité.

Rebondissement glaciaire : les régions qui autrefois étaient enfoncées sous le poids des glaciers massifs retrouvent lentement aujourd’hui, les glaciers ayant disparu, leur équilibre pré-glaciaire. Cela entraîne un soulèvement vertical important dans la baie d’Hudson et le Groenland, en plus d’avoir une incidence sur la majeure partie de l’est et du nord du Canada.

Changement du niveau de la mer : une élévation du niveau de la mer ajoute de la masse aux océans et l’enlève aux terres, une redistribution de la masse qui affecte le champ gravitationnel. En fait, le changement du niveau de la mer ne se produit pas dans la même mesure partout. Cela est dû au fait que la hauteur de la surface de l’océan est déterminée par la gravité locale. La fonte importante d’un glacier ajoutera de l’eau aux océans, ce qui augmentera en moyenne le niveau de la mer à l’échelle mondiale. Mais à proximité du glacier, la perte de masse du glacier réduira le champ gravitationnel local suffisamment pour que le niveau de la mer baisse réellement. Ainsi, le changement du niveau de la mer et la gravité sont étroitement liés.

Gravimétrie par satellite

Sur terre, nous pouvons mesurer la gravité, la différence de gravité et la variation de la gravité. Dans l’espace, quatre missions de gravimétrie par satellite font progresser l’étude du champ gravitationnel de la Terre :

Ces missions contribuent à améliorer le modèle canadien du géoïde, qui est à la base du nouveau système de référence altimétrique du Canada, le CGVD2013. En outre, la gravimétrie par satellite peut mesurer la variation temporelle du champ gravitationnel en surveillant la redistribution des masses provenant, par exemple, de l’ajustement isostatique des glaciers, des mouvements des plaques tectoniques, des grands séismes, de la fonte des glaciers et des changements hydrologiques (p. ex., la variation des eaux souterraines).

La cartographie précise de variations de la gravité, qu’elles proviennent de la terre, de l’air ou de l’espace, peut être utilisée à de nombreuses fins :

  • Exploration minière : prospection de minéraux et de réserves de pétrole et de gaz
  • Volcanologie : prévision de l’activité volcanique
  • Océanographie : étude et surveillance de l’état du NMM pour montrer les changements dans les courants océaniques et fournir des alertes en cas d’inondation
  • Navigation : systèmes de navigation inertielle des avions, des navires et des missiles
  • Géophysique (étude de l’intérieur de la Terre) : prestation de renseignements clés sur la dynamique du noyau et du manteau, qui peuvent aider à expliquer la géologie de la Terre
  • Glaciologie : estimation (assez précise) de l’épaisseur de l’inlandsis polaire
  • Prévision de l’orbite des satellites : prise en compte de l’incidence de la gravité sur l’orbite des satellites pour améliorer leur rendement et celui des technologies connexes (GNSS)
  • Levés et cartographie : obtention d’observations gravimétriques précises pour réaliser un modèle du NMM (géoïde)
  • Fabrication et médecine : conduite de missions de la navette et de recherches prévues à la station spatiale pour étudier la conception et les processus de fabrication des cellules en apesanteur

Renseignements connexes

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