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Bulletin d’information sur l’exploration minérale canadienne

Publié en juin 2023

L’exploration minérale joue un rôle clé pour ce qui est d’assurer la viabilité à long terme de l’industrie minière canadienne. Elle permet de découvrir et d’exploiter des gisements de minéraux susceptibles de devenir des mines qui fourniront les minéraux et les métaux qui entrent dans la composition des nombreux produits que nous utilisons dans notre vie quotidienne. Les gisements se trouvent souvent dans des collectivités éloignées et nordiques et l’établissement de mines crée des emplois locaux.

Découvrez les dernières tendances en matière d’exploration minérale au Canada :

Aperçu

Après une baisse des dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisementsFootnote 1 en 2020, les activités ont rebondi en 2021, les dépenses ayant augmenté de 72 %, pour atteindre 3,8 milliards de dollars. La tendance s’est poursuivie en 2022, représentant le deuxième niveau le plus élevé des dépenses d’exploration jamais enregistré, avec 4,1 milliards de dollars.

Le nombre de projets et d’entreprises d’exploration des minéraux n’a pas beaucoup changé entre 2021 et 2022; les projets ont augmenté de 0,9 % pour atteindre 2 169, et les entreprises, de 0,1 % pour atteindre 779.

Cependant, le forage de diamants en surface a augmenté de manière considérable, de 9,7 % en 2022, passant de 6,5 à 7,1 millions de mètres. L’augmentation du nombre de forages a été principalement attribuable aux projets de métaux précieux et de métaux communs exploités par de petites sociétés d’exploration.

Ces trois augmentations se sont produites parallèlement aux prix élevés des minéraux et des métaux et aux marchés boursiers positifs, en partie grâce à l’augmentation prévue de la demande dans le cadre de la transition en matière d’énergie propre. Les engagements mondiaux en faveur d’émissions carboneutres nécessiteront de grandes quantités de métaux et minéraux utilisés dans les technologies, comme les véhicules électriques (VE), les éoliennes, les panneaux solaires, le stockage de l’énergie et les réseaux de distribution.

La croissance du marché des VE a exercé une forte pression sur les chaînes d’approvisionnement des métaux utilisés dans les batteries, notamment le graphite, le nickel, le lithium et le cobalt. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande pour certains minéraux destinés à la transition énergétique devrait être multipliée par plus de vingt d’ici 2040. Les dépenses d’exploration et d’exploitation pour les métaux des batteries, qui ont bondi au cours des deux dernières années, reflètent cette réalité.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a également exercé une forte pression sur les prix des minéraux et des métaux, les économies du monde entier cherchant à obtenir d’autres sources d’approvisionnement. Au début de 2022, les prix de plusieurs métaux (p. ex. le nickel et l’aluminium) ont atteint des records inégalés à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

La Russie est un important producteur de métaux précieux, communs et industriels et a un important commerce de métaux avec l’Europe et l’Asie. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les sanctions économiques et les mesures de représailles ont contribué à la hausse des prix de plusieurs produits de base, dont le palladium, le nickel, l’aluminium et la potasse.

Les dépenses en exploration minérale et en mise en valeur de gisements dépendent pour une large part de la conjoncture du marché et du prix des produits. La figure 1 montre comment les fluctuations des dépenses au Canada et dans le monde entier ont été conformes aux tendances des prix au cours de la dernière décennie et les sommets atteints récemment.

Figure 1 : Dépenses en exploration et en mise en valeur des gisements par type de société et indices, de 2013 à 2023

Figure 1

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec, Banque du Canada, S&P Global Market Intelligence.

dpr = dépenses préliminaires; i = intentions de dépenser.

Figure 1 — Version textuelle Légende (dernière ligne) : Indice des dépenses mondiales d’exploration

Ce graphique à barres illustre les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements par type de société pour la période de 2013 à 2023. Chaque barre est divisée en deux segments : celui des grandes sociétés et celui des petites sociétés. Un graphique linéaire indiquant l’indice des prix des métaux et des minéraux de la Banque du Canada a été superposé au graphique à barres. Un deuxième graphique linéaire montre l’indice des dépenses mondiales d’exploration. La superposition des deux graphiques révèle l’étroite corrélation entre le prix des métaux et des minéraux et les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements.

Les prix des métaux et des minéraux ont atteint un sommet conjoncturel au début des années 2010, alimenté par la croissance rapide de la Chine et d’autres économies de marché émergentes. Par la suite, les prix ont connu une baisse, alors que l’offre dépassait la demande. Les prix ont entamé une remontée en 2016, une tendance qui s’est principalement poursuivie en 2019, mais qui s’est renversée brusquement pour la plupart de métaux au début de 2020 en raison des confinements économiques mis en place en réponse à la pandémie de COVID-19. Les prix des métaux se sont redressés plus tard dans l’année et sont, depuis, sur une trajectoire ascendante, en particulier les métaux communs et les métaux à énergie propre, car les ventes de VE ont continué à augmenter.

En 2023, les perspectives relatives aux dépenses pour l’exploration minérale et la mise en valeur de gisements devraient diminuer de 8 % pour atteindre 3,7 milliards de dollars. Cette baisse intervient en raison du ralentissement des marchés, de la hausse des taux d’intérêt et de la perspective d’une récession. Bien que ces perspectives de dépenses soient encore associées à un niveau historiquement élevé.

L’or devrait rester le principal produit de base recherché au Canada, mais dans une moindre mesure, puisqu’un nombre grandissant de dépenses sont consacrées aux minéraux critiques.

  • En 2023, les perspectives liées aux dépenses dans le groupe « Autres métaux », comprenant le lithium, le cobalt et les éléments des terres rares (ETR), devraient augmenter de 38 %.
  • L’uranium et les métaux communs (y compris les minéraux critiques que sont le cuivre, le nickel et le zinc) représentent 32 % des investissements prévus en 2023, par rapport à 20 % en 2020.

Les dépenses d’exploration devraient diminuer dans la plupart des provinces et territoires en 2023. Les baisses les plus importantes devraient se produire en Colombie-Britannique (-33 %) et au Nunavut (-28 %), car l’affectation des dépenses à quelques grands projets passe de l’exploration et de la mise en valeur des gisements à la construction.

Les petites sociétés d’exploration et les grandes sociétés minières prévoyaient augmenter les dépenses en 2022, de 10 % et de 5 % respectivement. Leurs dépenses devraient ensuite diminuer de 12 % et de 2 % respectivement en 2023.

Les dépenses des petites entreprises sont plus volatiles, car elles dépendent largement des marchés boursiers, et leur capacité à dépenser est liée à des conditions économiques et marchandes élargies.

Bien que les dépenses d’exploration atteignent des niveaux historiquement élevés, les coûts d’exploitation et de développement augmentent et limitent la portée de chaque dollar d’exploration. Un marché du travail tendu, des prix du carburant élevés, des effets inflationnistes généraux et des contraintes persistantes associées à la chaîne d’approvisionnement après la pandémie de COVID-19 sont tous des facteurs ayant pesé sur les finances des sociétés minières et d’exploration au cours des dernières années. L’indice des prix à la consommation au Canada a atteint 6,9 % en 2022, un record en plus de 20 ans.

L’augmentation des revenus liée à la hausse des prix a permis aux grandes entreprises de neutraliser une partie des répercussions de la hausse des coûts. Toutefois, comme les petites sociétés ne génèrent pas de chiffre d’affaires et qu’elles dépendent principalement du financement par actions, elles restent plus exposées à l’impact des coûts inflationnistes, en particulier lorsque les marchés boursiers ralentissent.

Figure 2 : Relation entre les dépenses et le taux d’inflation, 2000-2022 (dpr)

Figure 2

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec et Statistique Canada.

Si l’on tient compte des effets de l’inflation, les dépenses d’exploration n’ont augmenté que de 2 % en 2022, au lieu de 8 %.

Figure 2 — Version textuelle

Ce graphique linéaire montre la tendance des dépenses d’exploration en dollars constants et courants par rapport à l’évolution du taux d’inflation. Le graphique illustre l’impact de l’inflation sur les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements.

Petites et grandes sociétés

Le nombre de petites sociétés est demeuré quasiment inchangé, soit 647 en 2022, alors que leurs dépenses combinées ont augmenté de 9,5 %, pour atteindre 2,3 milliards de dollars, un sommet en 10 ans. Les perspectives liées aux dépenses déclarées par les petites sociétés indiquent une baisse d’environ 12 %, pour atteindre 2,03 milliards de dollars en 2023, tenant compte des conditions de financement plus difficiles avec des taux d’intérêt en hausse et la perspective d’une récession.

Le Canada est reconnu pour son importante cohorte de petites sociétés qui n’ont généralement pas de recettes d’exploitation et misent sur le financement par actions. Elles sont habituellement petites et souples et se spécialisent dans les activités à haut risque de l’exploration initiale. Bien que certaines petites sociétés puissent décider de mettre en oeuvre un projet par elles-mêmes ou avec un partenaire, les grandes sociétés (producteurs) sont celles qui sont les plus susceptibles de mettre une mine en production.

En 2022, les petites sociétés d’exploration constituaient 76 % des projets actifs au Canada et 83 % des exploitants de projet.

Bien que les petites sociétés soient considérées ainsi en raison de leur taille et de leur souplesse, les 20 petites sociétés ayant connu la plus forte augmentation avaient des dépenses de plus de 20 millions de dollars chacune et représentaient environ 40 % des dépenses totales de ces types de sociétés en 2022.

En 2007, en 2008 et en 2012, les dépenses des petites sociétés ont atteint des sommets historiques dépassant les 2 milliards de dollars, mais elles ont plongé en 2015 à 576 millions de dollars, soit leur plus faible valeur en 12 ans. Elles ont ensuite recommencé à grimper en 2016 et ont connu une montée de 70 % en 2017, atteignant 1,1 milliard de dollars. Les dépenses sont restées stables jusqu’en 2020, année lors de laquelle les valeurs ont presque doublé. Depuis, elles sont supérieures à 2 milliards de dollars.

En 2022, les dépenses d’exploration des petites sociétés ont atteint 2,3 milliards de dollars, soit la valeur la plus élevée depuis que Ressources naturelles Canada a commencé à recueillir des données. Ce qui représente 57 % des dépenses totales d’exploration cette année au Canada.

Puisque les petites sociétés misent traditionnellement sur le financement des marchés boursiers, les conditions du marché et de l’économie élargies ont une incidence sur leur niveau de dépenses. Les dépenses des petites entreprises sont donc plus volatiles que celles des grandes entreprises, dont les revenus d’exploitation contribuent à soutenir leurs efforts d’exploration.

Au cours de la dernière décennie, les petites sociétés ont totalisé en moyenne 46 % des dépenses totales, mais cette proportion varie par année, allant de 31 % à 57 %.

La ventilation des dépenses par type de société est aussi influencée par :

  • les allocations budgétaires globales
  • la capacité d’une société à trouver du financement
  • la vente d’un projet d’une petite société à une grande société
  • une petite société qui devient une grande société parce que son projet est passé de la phase de développement à la phase de production

Ces facteurs peuvent avoir de plus grands effets sur les résultats globaux lorsqu’ils concernent un projet ou une société qui engage d’importantes dépenses.

En 2022, le nombre de grandes sociétés est demeuré inchangé, soit 132, tandis que leurs dépenses combinées ont augmenté de 5 %, totalisant 1,8 G$. Cependant, on prévoit une diminution des dépenses des grandes sociétés de 2 % en 2023, pour atteindre 1,7 milliard de dollars.

Provinces et territoires

En 2022, la province de l’Ontario comptait les plus grandes dépenses, suivi de la Colombie-Britannique, puis du Québec. Les dépenses globales dans les trois provinces ont représenté environ 70 % des dépenses totales d’exploration pour l’année. Les trois mêmes provinces devraient continuer à se classer aux premiers rangs des dépenses d’exploration en 2023.

Figure 3 : Dépenses par province et territoire, 2021-2023

Figure 3

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec.

G = milliard, dpr = dépenses préliminaires; i = intentions de dépenser.

Figure 3 — Version textuelle

Les barres superposées sur cette carte du Canada (trois barres pour 2021, 2022 et 2023) illustrent les dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisements par province et territoire pour les années 2021, 2022 et 2023. Chaque barre comprend un segment pour l’exploration et un pour la mise en valeur de gisements. En 2023, on prévoit que les compétences qui enregistreront les plus fortes dépenses seront l’Ontario (909 millions de dollars), le Québec (846 millions de dollars) et la Colombie-Britannique (648 millions de dollars).

Les dépenses d’exploration ont baissé dans seulement quatre provinces en 2022, soit la Nouvelle-Écosse (-54 %), le Nouveau-Brunswick (-22 %), le Québec (-17 %) et l’Alberta (-4 %). Les dépenses les plus importantes  ont eu lieu au Nunavut (+118 millions de dollars), en Ontario (+93 millions de dollars), à Terre-Neuve-et-Labrador (+74 millions de dollars), en Colombie-Britannique (+69 millions de dollars), en Saskatchewan (+65 millions de dollars) et au Manitoba (+57 millions de dollars). Ces contributions sont en grande partie attribuables à l’augmentation de l’activité ciblant les projets de minéraux critiques, notamment le cuivre, le nickel, l’uranium et le lithium. Les augmentations les plus importantes en pourcentage été enregistrées au Nunavut (+99 %), au Manitoba (+57 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (+44 %) et en Saskatchewan (+23 %).

Alors qu’une baisse globale des dépenses d’exploration est prévue au Canada en 2023, les dépenses de la moitié des provinces et des territoires devraient augmenter. Le maintien des prix élevés des minéraux et des métaux devrait contribuer à accroître davantage les dépenses, notamment dans les provinces suivantes :

  • Nouvelle-Écosse (+81 %), ciblant principalement les métaux précieux;
  • Alberta (+63 %), visant principalement les autres métaux et le charbon;
  • Saskatchewan (+31 %), ciblant principalement l’uranium;
  • Nouveau-Brunswick (+6 %), visant principalement les métaux précieux;
  • Manitoba (+5 %), ciblant principalement les métaux communs, les métaux précieux et les autres métaux.

Des baisses dans les dépenses sont prévues en Colombie-Britannique (-33 %), au Nunavut (-28 %) et au Yukon (-11 %). Au fur et à mesure que les projets se rapprochent d’une décision de production, ils ont tendance à augmenter les dépenses et à représenter une part plus importante du total.

Lorsque les projets commencent l’étape de la construction, une baisse des dépenses totales peut se produire. C’est le cas en Colombie-Britannique et au Nunavut en 2023, où plusieurs projets sont passés des étapes des dépenses de mise en valeur des gisements à la mise en place de complexes miniers.

Produits minérauxFootnote 2

Les métaux précieux (principalement l’or) ont continué d’être les produits de base les plus recherchés en 2022, représentant 61 % des dépenses, en baisse comparativement à 65 % l’année précédente. Moins de dépenses ont été consacrées aux métaux précieux et plus aux minéraux critiques. Cette tendance devrait se poursuivre en 2023, la proportion des dépenses consacrées aux métaux précieux devant encore diminuer pour représenter 54 % des dépenses totales.

Malgré la baisse, les métaux précieux demeurent les produits minéraux les plus recherchés dans chaque territoire canadien en 2022, sauf au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta.

L’incertitude provoquée par la pandémie de COVID-19 a gonflé les prix de l’or à des niveaux record de plus de 2 000 $US l’once à la mi-2020. Les prix ont ensuite reculé à mesure que les économies rouvraient lentement, mais les actions de la Russie et l’incertitude économique qui s’en est suivie ont poussé les prix de l’or à dépasser brièvement les 2 000 $ US l’once une fois de plus au début de 2022. Depuis, les prix ont fluctué de 1 700 $ à 2 000 $  l’once.

En 2023, les dépenses pour les métaux précieux devraient diminuer de 17 %, avec des baisses notables en Colombie-Britannique (-233 M$), au Nunavut (-87 M$), au Québec (-40 M$) et en Ontario (-35 M$). La baisse en 2023 pourrait être favorisée par la hausse de l’inflation, les perspectives de récession et le statut de l’or comme valeur refuge contre l’inflation et comme valeur sûre pendant les périodes d’incertitude économique.

Figure 4 : Dépenses par groupe de produits, 2022 (dpr)

Figure 4

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec.

dpr = dépenses préliminaires

Figure 4 — Version textuelle

Ce graphique à secteurs illustre les dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisements par groupe de produits de base pour 2022 (dpr). En 2022, les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements pour le groupe des métaux précieux représentaient 61 % du total, suivi par les métaux communs (23 %), l’uranium (6 %), les autres métaux (5 %), les non-métaux (2 %), les diamants (2 %), le charbon (1 %) et le minerai de fer (1 %).

En matière d’exploration, les métaux communs (le cuivre, le plomb, le nickel et le zinc) représentent le second groupe de produits le plus important en termes d’exploration, soit 24 % des dépenses totales en 2022.

En outre, les dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisements pour les métaux de base ont connu une augmentation importante de 25 % en 2022, pour atteindre 996 millions de dollars, et les dépenses devraient demeurer à un niveau semblable en 2023. Les dépenses d’exploration ciblant les métaux communs suivent les prix de ces produits et la tendance est à la hausse depuis 2017.

Grâce à la reprise des marchés de l’uranium, les dépenses liées aux activités d’exploration et de mise en valeur de gisements ont bondi de 90 %, pour atteindre 232 millions de dollars en 2022. Les dépenses devraient connaître une nouvelle hausse de 21 % en 2023, pour atteindre 281 millions de dollars, soit le niveau le plus élevé depuis plus de 10 ans. La quasi-totalité des dépenses d’exploration de l’uranium au Canada est faite en Saskatchewan.

Les autres métaux, qui comprennent le cobalt, le lithium et les éléments des terres rares, ont fait l’objet d’une attention considérable au cours des dernières années en raison de leur utilisation dans les technologies avancées et le stockage d’énergie. Les dépenses pour des activités d’exploration et de mise en valeur de gisements d’autres métaux ont suivi dans la foulée des prix du cobalt et du lithium, qui étaient à la hausse en 2017 et en 2018, mais qui ont diminué en 2019 et pendant presque toute l’année 2020 en raison d’un approvisionnement abondant.

Cependant, le prix des minéraux pour batteries a changé à la fin de 2020 et s’est rétabli en raison d’une forte demande prévue provenant de la transition mondiale vers une économie verte. Le prix du carbonate de lithium, qui était d’environ 12 000 $ la tonne au début de 2021, a atteint plus de 100 000 $ la tonne à la fin de 2022.

Les dépenses consacrées aux activités d’exploration et de mise en valeur de gisements pour d’autres métaux ont augmenté de 87 % en 2022, pour atteindre 211 millions de dollars et devraient encore augmenter de 38 % en 2023, pour atteindre 290 millions de dollars.

Figure 5 : Dépenses par produit minéral, de 2021 à 2023

Figure 5

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec.

dpr = dépenses préliminaires; i = intentions de dépenser.

Figure 5 — Version textuelle

Ce graphique à barres illustre les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements par minéraux pour la période de 2021 à 2023. On y voit des barres pour les métaux précieux, les métaux communs, les autres métaux, les non-métaux, l’uranium, les diamants, le charbon et le minerai de fer. Les dépenses en métaux précieux, dont l’or, ont excédé celles de tous les autres groupes de minéraux pour l’ensemble de la période.

En 2022, 37 des 63 projets d’exploration de lithium en cours se trouvaient au Québec. Des activités d’exploration pour le lithium ont également été menées en Ontario, en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, à Terre-Neuve-et-Labrador et dans les Territoires du Nord-Ouest. La plupart des projets qui ont déclaré le cobalt comme l’un de leurs principaux produits étaient situés au Québec ou en Ontario, puis au Nouveau-Brunswick, en Saskatchewan, en Colombie-Britannique, à Terre-Neuve-et-Labrador et dans les Territoires du Nord-Ouest. Le cobalt est généralement recherché en combinaison avec d’autres produits de base, car il est le plus souvent le coproduit de l’exploitation des métaux communs au Canada.

Les dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisements pour les non-métaux (principalement la potasse) ont diminué de 12 %, pour se fixer à 57 millions de dollars en 2022. Les dépenses dans cette catégorie suivent une tendance à la baisse depuis qu’elles ont atteint leur sommet de 314 millions de dollars en 2012. Les prix de la potasse ont atteint leur niveau le plus bas depuis huit ans en 2020, mais les prix ont bondi après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le Canada est le premier producteur mondial de potasse, suivi de la Russie et du Bélarus. Les perspectives liées aux dépenses en 2023 devraient diminuer encore une fois de 10 %, pour atteindre 52 millions de dollars. Si la potasse ne suscite pas une grande part des dépenses d’exploration, puisque les gisements canadiens sont bien connus, d’importants investissements ont été réalisés pour la construction de mines au cours de la dernière décennie, ce qui a permis d’accroître la capacité de production. En 2021, la société minière BHP a approuvé la mise à exécution de la phase 1 du projet de potasse de Jansen en Saskatchewan, dont la production devrait commencer à la fin de 2026.

La pandémie de COVID-19 a exacerbé un marché des diamants déjà difficile, faisant diminuer les dépenses pour les activités d’exploration et de mise en valeur de gisements de 29 % en 2022, pour atteindre son niveau le plus bas en 20 ans, soit 37 millions de dollars. En 2022, la Saskatchewan s’est classée au deuxième rang des compétences dont les dépenses en matière d’exploration sont les plus élevées, après les Territoires du Nord-Ouest, représentant 29 % des dépenses totales d’exploration de diamants au Canada. Les perspectives relatives aux dépenses en 2023 devraient encore diminuer pour se chiffrer à 23 millions de dollars.

Les dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisements pour le charbon (métallurgique et thermique) ont diminué de 12 % pour s’établir à 49 millions de dollars en 2022. Il s’agit de la cinquième baisse consécutive. Cependant, les perspectives liées aux dépenses d’exploration pour 2023 devraient augmenter de 20 % pour atteindre 59 millions de dollars. Cette situation est principalement attribuable à l’accélération du ciblage du charbon métallurgique en Colombie-Britannique.

Les dépenses consacrées aux activités d’exploration et d’exploitation du minerai de fer ont brièvement augmenté en 2021, en particulier au Québec, atteignant un niveau inégalé en huit ans de 98 millions de dollars. Au cours des dix dernières années, les dépenses ont atteint un sommet de 359 millions de dollars en 2012, puis  ont diminué à seulement 9 millions de dollars en 2017. Bien que les dépenses aient fortement diminué en 2022 pour atteindre 22 millions de dollars, elles devraient se redresser en 2023 pour atteindre 76 millions de dollars. Cette hausse intervient alors que les prix ont commencé à se redresser au début de l’année 2023. La plupart des projets de minerai de fer au Canada se trouvent au Québec, au Nunavut et à Terre-Neuve-et-Labrador..

En mars 2021, le gouvernement du Canada a publié sa liste de 31 minéraux critiques, considérés comme essentiels pour la prospérité économique durable du Canada et de ses alliés. Depuis, le gouvernement du Canada a pris des engagements financiers substantiels dans les budgets et a lancé la Stratégie canadienne des minéraux critiques. Les provinces et les territoires considèrent également l’exploitation des minéraux critiques comme une priorité stratégique. Plusieurs administrations ont élaboré des stratégies visant les minéraux critiques, alors que d’autres ont entrepris l’élaboration de politiques ou font activement la promotion de ce secteur.

Ensemble, les minéraux critiques (sauf l’hélium) ont généré 1,5 milliard de dollars en dépenses d’exploration et de mise en valeur de gisements en 2022. Ce qui représente 36 % des dépenses totales pour tous les minéraux. Ces dépenses ont augmenté de 38 % de 2021 à 2022, principalement en raison de l’augmentation des dépenses pour le cuivre, le nickel, l’uranium et le lithium. Les métaux communs (c.-à-d. le cuivre, le nickel et le zinc) et l’uranium représentaient la majeure partie de ces dépenses, soit 83 %.

Bien que les perspectives liées aux dépenses pour 2023 ne soient pas connues pour les minéraux critiques en tant que groupe distinct de produits de base, nous nous attendons à ce que l’augmentation des dépenses se poursuive dans l’année, avec une croissance observée pour les groupes qui incluent les minéraux critiques, comme les « autres métaux », les métaux communs et l’uranium.

Figure 6 : Dépenses par minéraux critiques principaux, de 2020 à 2022 (dpr)

Figure 6

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec.

dpr = dépenses préliminaires.

Figure 6 — Version textuelle

Ce graphique à barres illustre les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements par minéraux critiques principaux, pour la période de 2020 à 2022. Pour chaque année, on trouve des barres pour le cuivre, le nickel, l’uranium, le lithium, le zinc, les éléments des terres rares, la potasse, le graphite et le cobalt.

Les phases de travail font partie des étapes d’exploration et de développement :

  • l’exploration comprend l’exploration locale (stade de départ) jusqu’à la confirmation que le projet est économiquement viable;
  • la mise en valeur de gisements nécessite un travail détaillé dans le cadre d’études de faisabilité qui permettent de décider si on va en production;
  • le développement des complexes miniers (non traité dans ce rapport) comprend l’aménagement des mines, usines et infrastructures connexes.

Les activités sur les sites miniers permettent de constater les efforts consentis par les sociétés minières pour prolonger les opérations.

Phases de travail

En 2022, les dépenses totales d’exploration et de mise en valeur des gisements ont augmenté pour les projets qui ne se trouvent pas sur le site d’une mine en production (hors site minier). Toutefois elles ont diminué sur les sites où se trouve une mine en production (sur site minier) :

  • Dépenses hors sites miniers
    •  pour l’exploration, elles ont augmenté de 7 %
    • pour la mise en valeur des gisements, elles ont augmenté de 20 %
  • Dépenses sur sites miniers
    • pour l’exploration elles  ont diminué de 11 %
    • Pour la mise en valeur des gisements, elles ont diminué de 11 %

Les dépenses d’exploration hors sites miniers ont augmenté de 146 millions de dollars, pour atteindre 2,3 milliards de dollars en 2022. Seules quatre provinces ont connu des baisses, soit le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse, les Territoires du Nord-Ouest et le Québec. Des augmentations notables ont été enregistrées au Manitoba (+33 millions de dollars), à Terre-Neuve-et-Labrador (+52  millions de dollars), au Nunavut (+35  millions de dollars), en Ontario (+26  millions de dollars) et en Saskatchewan (+43  millions de dollars).

Les dépenses d’exploration sur les sites miniers ont baissé de 43 millions de dollars, pour atteindre 334 millions de dollars en 2022. La baisse la plus notable a été enregistrée en Ontario (-113 millions de dollars). Toutefois, une forte augmentation a été enregistrée au Nunavut (+36 millions de dollars) et au Manitoba (+24 millions de dollars).

Les perspectives pour 2023 suggèrent une baisse de 12 % des dépenses d’exploration sur les sites miniers pour atteindre 295 millions de dollars et une diminution de 52 % des dépenses de mise en valeur de gisements sur les sites miniers pour atteindre 100 millions de dollars. Les dépenses d’exploration hors des sites miniers et de mise en valeur de gisements devraient baisser en 2023 de 6 % et 3 %, respectivement.

Figure 7 : Dépenses sur sites miniers et hors sites, de 2022 à 2023

Figure 7

Sources : Ressources naturelles Canada, Institut de la statistique du Québec.

G = milliard.

Figure 7 — Version textuelle

Ces deux diagrammes circulaires montrent les dépenses d’exploration et de mise en valeur des gisements sur les sites miniers et hors de ceux-ci pour 2022 et 2023. Pour l’une et l’autre année, l’exploration représente une large part des dépenses par rapport à la mise en valeur des gisements.

Remarques

  • Les totaux peuvent être différents en raison de l’arrondissement.
  • Les valeurs sont en dollars canadiens.

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