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Prise de décision fondée sur l'évaluation des risques

En matière de lutte contre les ravageurs forestiers, le Canada a longtemps privilégié une politique d’intervention directe centrée sur la pulvérisation de pesticides et la récupération rapide du bois.

Ces stratégies demeurent largement utilisées, mais elles le sont de plus en plus dans le cadre d’une approche intégrée de lutte fondée sur l’évaluation des risques.

Le processus de prise de décision fondé sur l’évaluation des risques reconnaît que les graves infestations et épidémies touchant les forêts canadiennes peuvent comporter de nombreux risques économiques, sociaux et écologiques importants dont il faut tenir compte au moment de planifier les mesures de gestion forestière requises et d’affecter les montants nécessaires à leur mise en œuvre. Dans certains cas, les mesures d’éradication mises en place peuvent se révéler à la fois extrêmement coûteuses et infructueuses ou, pire encore, avoir des effets imprévus encore plus graves.

La prise de décisions éclairées concernant des enjeux de gestion forestière doit s’appuyer sur une analyse approfondie du risque permettant de mieux évaluer et de comparer les répercussions probables des mesures qu’on envisage de mettre en place. Cette approche constitue le fondement de la Stratégie nationale de lutte contre les ravageurs forestiers.

Gestion de l’incertitude

La prise de décisions relatives à la gestion des ravageurs forestiers comporte toujours une part d’incertitude. La collecte de nouvelles données permettant de réduire cette incertitude est un élément important de l’analyse du risque.

Par exemple, en effectuant des relevés, les chercheurs peuvent amasser des données attestant l’imminence d’une infestation. En se fondant sur cette information, les gestionnaires forestiers peuvent estimer avec plus de certitude le type et l’ampleur des risques qui se profilent.

Les risques associés aux insectes et pathogènes exotiques envahissants sont particulièrement difficiles à évaluer à cause de la nouveauté de la situation écologique qu’ils entraînent et, au départ, de la possible absence de mesures de lutte efficaces.

Rôle du SCF dans l’analyse du risque

La principale contribution du Service canadien des forêts (SCF) au processus d’analyse du risque est de servir de source indispensable de données scientifiques historiques et actuelles sur les insectes et pathogènes forestiers du Canada.

En plus de fournir des connaissances scientifiques, le SCF offre son expertise dans le domaine de l’évaluation des risques et des outils permettant d’estimer et de prévoir les risques associés aux ravageurs forestiers. Les prévisions découlant de ces activités peuvent être utilisées à des fins diverses, par exemple pour l’examen de l’aire de répartition potentielle d’une espèce exotique, la détermination du moment optimal d’ application de pesticides ou de diffusion d’information auprès des gestionnaires forestiers concernant la répartition des risques futurs.

Les infestations et épidémies peuvent occasionner des pertes de croissance et des taux de mortalité importants dans les forêts canadiennes. Lorsqu’une infestation se déclare, une grande incertitude règne autour de la structure et de la productivité futures des forêts touchées.

Le SCF a mis aux point les deux outils suivants afin d’aider les gestionnaires forestiers à prendre des décisions fondées sur l’évaluation des risques.

  • Le SCF, s’appuyant sur les résultats d’une recherche sur l’impact de la tordeuse des bourgeons de l’épinette, a élaboré le Système d’aide à la décision concernant la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Intégrant les données d’inventaires forestiers, les données de surveillance du ravageur et d’autres données, cet outil quantifie l’impact de diverses options de lutte sur l’approvisionnement en bois. Grâce à cet outil, les gestionnaires de ressources peuvent intégrer les effets prévus des dommages infligés par le ravageur dans leurs plans d’aménagement forestier.
  • BioSIM est un outil informatique qui permet de prévoir l’occurrence saisonnière des insectes et d’autres organismes. Les modèles de simulation de BioSIM intègrent les données relatives à la température de l’air et aux précipitations régionales interpolées à partir des stations météorologiques avoisinantes aux connaissances relatives aux effets des paramètres météorologiques sur le cycle de développement des organismes ciblés. On a utilisé BioSIM, par exemple, pour prévoir l’évolution des populations de la tordeuse des bourgeons de l’épinette, de la spongieuse, de l’arpenteuse du mélèze, de la tordeuse du pin gris et de la tenthrède à tête jaune de l’épinette.

    BioSim est un outil utile pour toute organisation responsable de la surveillance ou de la gestion des populations d’insectes ravageurs. Les informations fournies par cet outil peuvent être utilisées pour l’optimisation de la planification des campagnes d’échantillonnage et des relevés ou des pulvérisations de pesticides, et pour la surveillance de l’évolution de l’aire de répartition potentielle de divers ravageurs.

Initiatives visant à réduire les risques posés par les ravageurs forestiers

Un certain nombre de projets de recherche sur les ravageurs forestiers réalisés au SCF ont mené à l’élaboration d’outils de lutte biologique ou de gestion forestière destinés à prévenir ou à freiner l’établissement, la propagation ou la pullulation d’insectes et de pathogènes nuisibles. Voici quelques exemples :

  • Mise au point de nouveaux produits de lutte agissant sur le comportement du ravageur ciblé – Au nombre des produits mis au point, mentionnons les substances sémiochimiques (p. ex. phéromones et répulsifs), composés chimiques naturels intervenant dans la communication intraspécifique et interspécifique.
  • Mise au point de nouvelles méthodes de détection et de lutte contre les insectes et pathogènes nuisibles – Des chercheurs du SCF ont mis au point des trousses de diagnostic moléculaire qui permettent d’identifier les ravageurs considérés comme représentant actuellement la plus grave menace pour les forêts canadiennes. Une de ces trousses permet aux gestionnaires forestiers de suivre la croissance et la propagation du microorganisme responsable de l’encre des chênes rouges.
  • Sélection de variétés d’arbres résistant aux maladies pour remplacer les arbres détruits par les ravageurs – Cette stratégie pourrait assurer la survie du noyer cendré en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Cette essence est menacée par un champignon pathogène introduit, le chancre du noyer.

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