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2.1 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE

Physiographie

Le Nord du Canada comprend cinq grandes régions physiographiques : le Bouclier canadien, les plaines intérieures, les basses-terres de l'Arctique, la Cordillère et la région Innuitienne (voir la figure 2; Fulton, 1989). Le Bouclier canadien domine l'est et le centre de la partie continentale de l'Arctique et la partie est de l'archipel Arctique. Cette région vallonnée abrite un réseau étendu de lacs et de rivières, et une forte proportion de socle exposé. La région montagneuse de l'île de Baffin est, pour sa part, caractérisée par la présence de glaciers et de champs de glace. Les plaines intérieures, qui se trouvent à l'ouest du Bouclier canadien, consistent en une série de plateaux peu élevés et de vastes terres humides. Les basses-terres de l'Arctique, qui forment une partie de l'archipel Arctique, sont situées entre le Bouclier canadien et la région Innuitienne. Leur partie ouest est formée de terres basses recouvertes de moraines glaciaires et leur partie est, de hautes terres caract érisées par des plateaux et des collines rocheuses. La Cordillère, une région au terrain complexe, est située immédiatement à l'ouest des plaines intérieures. Elle est formée de montagnes abruptes séparées par d'étroites vallées, des plateaux et des plaines. Les monts Saint-Élie, sur la côte du Pacifique du Yukon, abritent de vastes champs de glace et quelques-uns des sommets les plus élevés d'Amérique du Nord (Prowse, 1990; French et Slaymaker, 1993). La région Innuitienne comprend les îles de la Reine-Élisabeth, qui sont la région la plus septentrionale et la plus isolée du pays.

Les caractéristiques physiographiques et les différences de climat, de végétation et de constitution de la faune entre les régions permettent de diviser le Nord en huit écorégions (Furgal et al., 2003). Celles-ci sont indiquées et décrites à la figure 2.

un homme debout

FIGURE 2 : Régions physiographiques (tiré de Fulton, 1989) et écorégions du Nord canadien (Furgal et al., 2003).

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Climat

Le Nord du Canada est marqué par des hivers longs et froids, et par des étés courts et frais. Les précipitations y sont peu abondantes et se manifestent pendant les mois les plus chauds. Les temp ératures annuelles moyennes (de 1971 à 2000) ont varié entre environ
–1 °C et –5 °C dans les régions les plus méridionales de l'Arctique canadien, et ont atteint presque –18 °C dans les îles de l'Extrême-Arctique. Les températures hivernales moyennes ont été d'environ –37 °C au nord et de –18 °C au sud, et les températures estivales moyennes ont fluctué entre +6 °C et +16 °C (Environnement Canada, 2006). On constate une grande variabilité entre les saisons, les années et les décennies (Bonsal et al., 2001a).

Le nord du Canada reçoit relativement peu de précipitations, surtout aux latitudes les plus élevées. Les précipitations annuelles varient d'habitude entre 100 mm et 200 mm dans les îles de l'Extrême-Arctique, et atteignent près de 450 mm dans le sud des Territoires du Nord-Ouest. On constate des précipitations plus abondantes sur la côte est de l'île de Baffin (600 mm/an) et au Yukon, où les quantités annuelles atteignent de 400 à 500 mm dans le sud-est et plus de 1 000 mm dans l'extrême sud-ouest (Phillips, 1990). L'évaporation annuelle moyenne varie entre 250 mm et 400 mm environ à 60° Nord à moins de 100 mm dans la partie centrale de l'archipel Arctique (den Hartog et Ferguson, 1978). C'est en été que l'évaporation est la plus forte, surtout dans les zones de basses terres caractérisées par la présence de nombreux lacs et marais. Sur certains plans d'eau vastes et profonds, comme le Grand lac des Esclaves, la chaleur emmagasinée pendant les mois d'été continue de produire une évaporation considérable pendant l'automne (Oswald et Rouse, 2004). La transpiration diminue au nord des terres humides et des zones bois ées parce que la végétation y est moins dense et qu'il y a plus de mousses et de lichens. Toutefois, l'importance relative de l'évapotranspiration dans le bilan hydrique général tend à augmenter lorsqu'on se déplace vers le nord, puisqu'on y constate une décroissance plus rapide des précipitations. La sublimation de la neige et de la glace est aussi à la source d'une perte d'humidité vers l'atmosphère (Pomeroy et al., 1998).

Pergélisol

On appelle « pergélisol » tous les matériaux du sol qui restent à une température inférieure à 0 °C pendant deux étés consécutifs. Le pergélisol couvre environ la moitié de la masse terrestre canadienne (voir la figure 1). Dans les régions les plus septentrionales, le pergélisol est permanent et son épaisseur peut atteindre plusieurs centaines de mètres (Heginbottom et al., 1995; Smith et al., 2001a). Au sud, sa répartition devient discontinue et irrégulière, et son épaisseur, à la limite méridionale de son aire de répartition, n'est plus que de quelques mètres. On trouve aussi du pergélisol sous-marin au large de certaines parties de l'Arctique canadien.

La présence du pergélisol et de la glace dans le sol qui l'accompagne exerce une forte influence sur les propriétés et le comportement des matériaux du sol, sur les processus du paysage et sur l'hydrologie de surface et de subsurface, en plus de régir en grande partie l'aménagement des terres et le développement foncier. Comme le pergélisol réduit l'infiltration de l'eau, il a causé la formation de vastes terres humides et de tourbières dans les basses-terres (p. ex., Brown et al., 2004; Mackenzie River Basin Board, 2004). La fonte différentielle du pergélisol riche en glace entraîne une topographie bosselée ou thermo karstique. Dans les régions de pergélisol, le comportement du ruissellement dépend de la profondeur du mollisol (couche active), dont la durée d'existence n'est parfois que de deux mois.

Eau

Le territoire situé au nord du 60e parallèle contient 18 p. 100 de l'eau douce du Canada. On la retrouve surtout dans des lacs (le Grand lac de l'Ours et le Grand lac des Esclaves, par exemple) du bouclier continental des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut (Prowse, 1990). Ce pourcentage ne tient pas compte des vastes étendues de glace (glaciers) qui couvrent plus de 150 000 km2 des îles de l'Extrême-Arctique et 15 000 km2 des terres continentales. L'Arctique compte aussi 20 p. 100 des terres humides du Canada (Hebert, 2002). Dans le Nord, le ruissellement d épend pour beaucoup de la fonte de la neige et de l'ablation des glaciers (Woo, 1993).

De façon saisonnière, la glace d'eau douce recouvre tous les lacs et cours d'eau du Nord du Canada; sur les lacs situés aux latitudes les plus élevées, son épaisseur moyenne dépasse 2 m. Les rivières gardent leur couverture de glace moins longtemps que les lacs parce qu'elles sont les dernières à geler à la fin de l'année et les premières à voir la glace se briser au printemps. Dans l'Extrême-Arctique, il arrive que des lacs ne se débarrassent pas complètement de leur glace et que la glace pluriannuelle se forme à certains endroits à cause de la brièveté de la saison de la fonte. On trouve également des dépôts de glace pluriannuelle dans l'Extrême-Arctique, là où l'écoulement de l'eau souterraine a contribué à la formation d'une couche de glace extrêmement épaisse.

Les cours d'eau du Nord sont une source importante d'eau douce pour l'océan Arctique; ils contribuent ainsi à la circulation thermohaline des océans, un élément régulateur du climat mondial (Carmack, 2000). Le système hydrologique dominant du Nord canadien est celui du Mackenzie, qui est le plus grand bassin fluvial du Canada (1 805 200 km 2). Le fleuve Yukon draine à peu près les trois quarts du Yukon en s'écoulant vers l'Alaska, en direction nord-ouest (Prowse, 1990).

Milieu marin

Les mers septentrionales canadiennes sont l'océan Arctique, la mer de Beaufort, la baie d'Hudson, le bassin Foxe, la baie de Baffin et les différents chenaux et détroits qui séparent les îles de l'archipel Arctique. La caractéristique la plus frappante de ces eaux est leur couverture saisonnière ou pluriannuelle d'une glace qui atteint souvent une épaisseur de plusieurs mètres. Le centre de l'océan Arctique est couvert d'une banquise permanente. Des zones d'eau libre se forment à la fin de l'été sur la côte ouest de l'île Banks et dans la mer de Beaufort. Plus au sud, la baie d'Hudson gèle avant la fin de décembre et commence à se dégager en juillet. En général, la répartition et l'épaisseur de la glace varient fortement. Les polynies (eaux libres en hiver) de la mer de Beaufort, de l'archipel Arctique et du nord de la baie de Baffin ont une grande importance écologique (Barry, 1993).

L'océan Arctique est relié à l'océan Atlantique par la mer du Groenland et la mer de Norvège, ainsi que par de nombreux chenaux passant à travers l'archipel Arctique vers l'île de Baffin et la mer du Labrador. Le tourbillon de Beaufort, qui entraîne la circulation et le mouvement de sens horaire des glaces du bassin Canada de l'océan Arctique, exerce une influence dominante sur la circulation de ce dernier ainsi que sur la couverture de glace. La glace de mer, à l'exception de la glace de rive le long des côtes, est constamment en mouvement. Le mouvement des eaux marines et la présence de vastes couvertures de glace ont une grande influence sur le climat de la masse terrestre septentrionale du Canada (Serreze et Barry, 2005).

2.2 SITUATION ET TENDANCES SOCIO-ÉCONOMIQUES, SANITAIRES ET DÉMOGRAPHIQUES

Population

Un peu plus de 100 000 personnes vivent dans le Nord du Canada, et près des deux tiers des collectivités nordiques sont situées le long des côtes. La majorité des collectivités de l'Arctique (à l'intérieur des terres et sur les côtes) comptent moins de 500 résidents, et ces petites collectivités ne représentent ensemble que 11 p. 100 de la population nordique totale (Bogoyavlenskiy et Siggner, 2004). Seules Whitehorse, Yellowknife et Iqaluit, les trois capitales territoriales, ont plus de 5 000 habitants. Alors que Whitehorse (23 511 habitants en 2005) compte environ 73 p. 100 de la population totale du Yukon, plus des deux tiers des r ésidents du Nunavut vivent dans des collectivités de moins de 1 000 personnes.

La région a subi d'importantes transformations démographiques, sociales, économiques et politiques au cours des dernières décennies et sa croissance a surtout été associée à l'augmentation de la population non autochtone provenant de l'exploitation des ressources et à la croissance de l'administration publique (Bogoyavlenskiy et Siggner, 2004; Chapin et al., 2005). Depuis la fondation des collectivités dans la région, la croissance s'est surtout concentrée dans les trois principaux centres urbains (Einarsson et al., 2004). On prévoit que, d'ici 25 ans, elle se fera surtout dans les Territoires du Nord-Ouest (voir le tableau 1), entre autres à cause du développement industriel associé au pipeline de la vallée du Mackenzie et aux nouvelles exploitations minières.

 

TABLEAU 1 : Population (en milliers) constatée (2005) et projetée (2031) dans les territoires nordiques du Canada selon un scénario de croissance modérée de la population (Statistique Canada, 2005b)
  Population en 2005 Population projetée en 2031 (en milliers) Taux de croissance annuelle moyen1 (en milliers)
Canada 32 270,5 39 024,4 7,3
Nunavut 30,0 33,3 4,0
Territoires du Nord-Ouest 43,0 54,4 9,1
Yukon 31,0 34,0 3,6

1 Le scénario de croissance de la population prévoit une croissance moyenne, un taux de migration moyen et un niveau moyen de fertilité, d’espérance de vie, d’immigration et de migration interprovinciale, tel que décrit dans Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2005-2031, no au catalogue 91-520-XIF, Statistique Canada, 2006, interprovinciale (voir Statistique Canada, 2005b). Source : Statistique Canada (2006). Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2005-2031, no au catalogue 91-520-XIF).

L'âge moyen des résidents du Nord est moins élevé que celui de l'ensemble de la population canadienne (voir le tableau 2). Plus de 50 p. 100 des résidents du Nunavut ont moins de 15 ans. D'après les projections sur 25 ans, la population du Nord du Canada restera jeune, mais la proportion des personnes de plus de 65 ans augmentera, ce qui contribuera à une augmentation du rapport de dépendance dans tous les territoires (voir le tableau 2).

 

TABLEAU 2 : Âge médian et rapports de dépendance de la population constatés (2005) et projetés (2031) dans les territoires nordiques du Canada selon un scénario de croissance modérée de la population (Statistique Canada, 2005b)
Indicateur Canada constaté (projeté) Yukon constaté (projeté) Territoires du Nord-Ouest constaté (projeté) Nunavut constaté (projeté)
Âge médian 38,8 (44,3) 37,6 (40,7) 30,8 (35,7) 23,0 (24,5)
Pourcentage des 0 à 14 ans 24,9 (23,5) 23,9 (25,0) 33,7 (31,3) 54,3 (50,9)
Pourcentage des 65 ans et plus 19,0 (37,7) 9,8 (30,8) 6,9 (23,5) 4,4 (9,1)
Total des rapports de dépendance 43,9 (61,3) 33,6 (55,8) 40,6 (54,8) 58,7 (60,0)

Les Autochtones, qui représentent un peu plus de la moitié des résidents du Nord, appartiennent à plusieurs groupes culturels et linguistiques, allant des 14 Premières nations du Yukon, à l'ouest, aux Inuits du Nunavut, à l'est. Nombre de ces groupes sont présents dans la région depuis des milliers d'années. Les résidents non autochtones représentent 15 p. 100 de la population du Nunavut et 78 p. 100 de celle du Yukon (voir le tableau 3; Statistique Canada, 2001). Les Autochtones sont majoritaires dans la plupart des petites collectivit és, qui sont des lieux où les modes de vie traditionnels demeurent des traits marquants de la vie quotidienne.

 

TABLEAU 3 : Caractéristiques de la population des territoires nordiques du Canada (Statistique Canada, 2001).
Indicateur Canada Yukon Territoires du Nord-Ouest Nunavut
Densité de la population (par km2) 3,33 0,06 0,03 0,01
Pourcentage de la population urbain1 79,6 58,7 58,3 32,4
Pourcentage de la population autochtone2 3,4 22,9 50,5 85,2

1Sont incluses dans les régions urbaines les zones bâties continues ayant une concentration de population de 1 000 personnes ou plus et une densité de population de 400 personnes ou plus au kilomètre carré, selon le dernier recensement; les régions rurales ont une concentration ou une densité inférieure à ces seuils.
2Sont incluses dans la population autochtone les personnes ayant déclaré appartenir à au moins un groupe autochtone (p. ex. Indien de l’Amérique du Nord, Métis ou Inuit) et/ou déclaré être un Indien visé par un traité ou un Indien inscrit aux termes de la Loi sur les Indiens et/ou déclaré être membre d’une bande indienne ou d’une Première nation.

État de santé

Divers indicateurs montrent que les Canadiens du Nord sont en moins bonne santé que la moyenne des citoyens du pays (voir le tableau 4; Statistique Canada, 2001). Tous les territoires ont une espérance de vie inférieure et un taux de mortalité infantile plus élevé que les moyennes nationales; ces écarts sont particulièrement prononcés au Nunavut (voir le tableau 4). Selon de nombreux indicateurs, la santé des Autochtones du Nord est considérablement moins bonne que celle des non-Autochtones de la région et que de la moyenne des Canadiens. Les taux de mortalité par suicide, par cancer du poumon, par noyade et par blessures accidentelles du cours d'accidents de la route sont plus élevés dans le Nord que dans le reste du pays (voir le tableau 5; Statistique Canada, 2001). Le nombre élevé de morts accidentelles et de blessures est probablement associé, en partie, au fait que les résidents du Nord sont plus exposés en raison des longues périodes de temps qu'ils passent à l'extérieur et du fait qu'ils dépendent fortement des différents moyens de transport pour leurs activités de chasse, de pêche et de cueillette, qui assurent une partie importante de leur subsistance et de leur revenu.

 

TABLEAU 4 : Indicateurs de la santé au Canada et dans les territoires nordiques du Canada (Statistique Canada, 2002).
Indicateur Canada Yukon Territoires du Nord-Ouest Nunavut
Dépenses publiques en santé par habitant ($) 2535 4063 5862 7049
Espérance de vie à la naissance (hommes, 2002) 75,4 73,9 73,2 67,2
Espérance de vie à la naissance (femmes, 2002) 81,2 80,3 79,6 69,6
Espérance de vie à 65 ans (hommes, 2002) 17,1 15,6 14,5 16,3
Espérance de vie à 65 ans (femmes, 2002) 20,6 19,5 19,2 11,4
Taux de mortalité infantile (pour 1 000 naissances vivantes, 2 500 grammes ou plus, 2001) 4,4 8,7 4,9 15,6
Taux de faible poids à la naissance (p. 100 des nouveau-nés de moins de 2 500 grammes) 5,5 4,7 4,7 7,6
Années potentielles de vie perdues par suite de blessures accidentelles (pour 100 000 personnes) 628 1066 1878 2128
État de santé autodéclaré (p. 100 des personnes de 12 ans ou plus qui se déclarent en très bonne santé ou en excellente santé)1 59,6 54 54 51
Activité physique (p. 100 des personnes de 12 ans ou plus qui déclarent être actives ou modérément actives physiquement)1 42,6 57,9 38,4 42,9

1Personnes de 12 ans ou plus qui déclarent un niveau d’activité physique, d’après leurs réponses à des questions sur la fréquence, la durée et l’intensité de leurs activités physiques durant leurs loisirs.

 

TABLEAU 5 : Indicateurs de mortalité (pour 100 000 habitants) au Canada et dans les territoires nordiques du Canada (Statistique Canada, 2006).
Indicateur Canada Yukon Territoires du Nord-Ouest Nunavut
Maladies cardiovasculaires majeures 233,2 111,3 118,5 78,9
Infarctus aigu du myocarde 58,9 6,5 35,5 10,3
Morts causées par une crise cardiaque 52,1 37,1 28 3,7
Cancer pulmonaire 48,2 73,2 61 209,5
Accidents, blessures accidentelles 28,6 65,5 59,2 30,9
Accidents de transport (véhicule à moteur, autres modes de transport terrestre, aérien, par eau ou non précisé) 9,9 19,6 16,6 27,5
Noyade accidentelle 0,8 9,8 7,1 <0,5
Lésions autoinfligées (suicide) 11,9 19,6 23,7 106,4

Statut socio-économique

Les économies de nombreuses collectivités nordiques sont un mélange d'activités traditionnelles liées aux ressources renouvelables terrestres ou d'activités de subsistance et d'activités formelles génératrices de revenus. On estime que l'économie du Nunavut représente entre 40 et 60 millions de dollars par année, dont 30 millions pour des activités économiques liées à l'alimentation (Conference Board du Canada, 2005). Il est toutefois difficile d'évaluer la valeur réelle de ces activités, puisqu'elles contribuent de manière significative au tissu social des collectivités et assurent plus que des avantages monétaires. L'économie traditionnelle est également importante dans d'autres régions du Nord (Duhaime et al., 2004). Par exemple, plus de 70 p. 100 des adultes autochtones du Nord déclarent avoir récolté des ressources naturelles par la chasse et la pêche, et plus de 96 p. 100 de ces personnes déclarent l'avoir fait pour assurer leur subsistance (Statistique Canada, 2001).

Les activités génératrices de revenus sont souvent liées à l'extraction de ressources non renouvelables ou à l'administration publique, qui est la principale activité économique de nombreuses régions (22 p. 100 du produit intérieur brut du Yukon, par exemple). L'extraction à grande échelle de minerais et d'hydrocarbures constitue un élément important de l'économie de certaines régions (Duhaime et al., 2004). Bien qu'une fraction seulement de ces revenus restent dans la région où se font les activités d'extraction, ces dernières ont néanmoins des retombées importantes en termes de salaires et contribuent à une augmentation significative du revenu moyen. Il existe donc des disparités sociales et économiques importantes entre les régions du Nord et à l'intérieur de chacune d'elles (voir le tableau 6).

 

TABLEAU 6 : Sélection d'indicateurs sociaux et économiques au Canada et dans les territoires nordiques du Canada (Statistique Canada, 2001, 2002).
Indicateur Canada Yukon Territoires du Nord-Ouest Nunavut
Soutien social élevé1 - 78,0 74,5 58,1
Sentiment d’appartenance à la communauté locale (très fort ou plutôt fort) 62,3 69,3 72,3 80,9
Proportion des familles de recensement qui sont monoparentales et dont le chef est une femme 15,7 19,8 21,0 25,7
Revenu personnel moyen ($) (en 2000 29 769 31 917 35 012 26 924
Proportion du revenu total sous forme de transferts gouvernementaux (p. 100) (2000) 11,6 8,6 7,3 12,9
Pourcentage de chômeurs chroniques (population active de 15 ans et plus)2 3,7 6,0 4,8 11,2
Pourcentage des personnes de 25 à 29 ans qui détiennent un diplôme d’études secondaires 85,3 85,4 77,5 64,7

1Niveau de la perception du soutien social déclaré par les personnes de 12 ans ou plus, d’après leurs réponses à huit questions sur le fait de pouvoir se confier à quelqu’un sur qui elles peuvent compter en cas de crise, lorsqu’elles ont besoin de conseils ou souhaitent partager leurs inquiétudes et leurs préoccupations.
2Travailleurs et travailleuses de 15 ans ou plus qui n’ont occupé aucun emploi durant l’année courante ou précédente.

C'est dans les trois territoires qu'on retrouve les taux les plus élevés d'insécurité alimentaire au Canada. La proportion de foyers monoparentaux dirigés par des femmes y est également nettement plus élevée qu'ailleurs (voir le tableau 6; Statistique Canada, 2001, 2005a). Un achat d'épicerie normal peut également y coûter trois fois plus cher que dans le sud du Canada (voir le tableau 7; Statistique Canada, 2005a). Dans les collectivités non desservies par des routes (p.ex., Nunavut, Nunavik et Nunatisavut et quelques r égions et collectivités plus petites des Territoires du Nord-Ouest et du Yukon), l'accès aux produits alimentaires dépend de l'approvisionnement par voie aérienne ou maritime, ce qui en fait considérablement monter le prix. Des données de 2001 indiquent que 68 p. 100 des ménages du Nunavut, 49 p. 100 de ceux des Territoires du Nord-Ouest et 30 p. 100 de ceux du Yukon ont manqué, au moins une fois dans l'année, des ressources nécessaires à l'achat de toute la nourriture dont ils avaient besoin.

 

TABLEAU 7 : Coût ($) du Panier de provisions nordique1 en 20062 pour des localités nordiques et méridionales choisies (Affaires indiennes et du Nord Canada, 2007).
Localité Périssables Non périssables Total du panier de provisions
Nunavut
Iqaluit (2005) 114 161 275
Pangnirtung (Baffin) (2005) 127 165 292
Rankin Inlet (Kivalliq) 153 165 318
Kugaaruk (Kitikmeot) 135 187 322
Territoires du Nord-Ouest
Yellowknife 65 94 159
Deline 148 161 309
Tuktoyaktuk 129 154 282
Paulatuk 180 167 343
Yukon
Whitehorse (2005) 64 99 163
Old Crow 169 219 388
Villes du sud choisies
St. John's, (Terre-Neuve) 66 78 144
Montréal (Québec) 64 90 155
Ottawa, ON 72 93 166
Edmonton, AB 65 108 173

Même si la santé de certains résidents du Nord est menacée par des problèmes physiques, économiques et administratifs, Chapin et al. (2005) ont fait remarquer que la cause la plus préoccupante du déclin du bien-être des Autochtones des régions circumpolaires est la détérioration des liens culturels qui les rattachent aussi bien aux activités de subsistance qu'à celles liées au milieu naturel. La perte du lien avec la terre causée par les changements de mode de vie, la perte de la langue et la prépondérance des systèmes d'éducation non autochtones a des incidences variées et persistantes sur la santé et le bien-être de ces populations.

 

2.3 CONDITIONS CLIMATIQUES PASSÉES ET FUTURES

2.3.1 Conditions climatiques passées

En raison de la forte variabilité naturelle du climat de l'Arctique et du manque de données d'observation, il est difficile de distinguer clairement des signes de changement climatique dans les tendances constat ées pendant la période de collecte de données réalisée à l'aide d'instruments (McBean et al., 2005). Comme peu de stations disposent de données antérieures à 1950, on ne peut estimer les tendances et la variabilité que pour la deuxième moitié du XXe siècle. Pour la période de 1950 à 1998, l'analyse des températures annuelles moyennes montre un gradient qui se déplace d'ouest en est, allant d'un réchauffement significatif de 1,5 °C à 2,0 °C dans l'ouest de l'Arctique à un refroidissement significatif de –1,0 °C à –1,5 °C dans l'extrême nord-est (Zhang et al., 2000). Toutes les régions accusent un réchauffement au cours de périodes plus récentes. C'est en hiver et au printemps que ces tendances sont les plus fortes. L'analyse des anomalies des températures annuelles et hivernales et les écarts des précipitations annuelles constatés dans quatre régions nordiques entre 1948 et 2005 (voir la figure 3) révèlent que le réchauffement le plus important a eu lieu au Yukon et dans le District du Mackenzie (respectivement 2,2 °C et 2,0 °C). Pendant la même période, les températures de l'ensemble du Canada ont monté de 1,2 °C (voir la figure 3a; toutes les tendances sont significatives à 5 p. 100). Un grand nombre des hivers les plus chauds constatés dans ces régions, dont celui de 2006, ont eu lieu au cours de la période plus récente. Dans le nord-ouest du Canada en général, on constate, pour la période de 1950 à 1998, une tendance à une diminution du nombre de jours de température extrêmement basse et une augmentation du nombre de jours de température extrêmement élevée en hiver, au printemps et en été (Bonsal et al., 2001b).

 

Figure 3

FIGURE 3 : Anomalies de température et écarts des précipitations par rapport à la normale, par région, dans le Nord canadien : a) température annuelle; b) température hivernale; c) précipitations annuelles; d) régions climatiques du Canada. La tendance linéaire pour la période d'enregistrement est indiquée entre parenthèses. Les astérisques désignent les tendances significatives à un niveau de confiance de 0,05. Les données proviennent du Bulletin des tendances et des variations climatiques d'Environnement Canada.

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Tout le Nord canadien a connu une augmentation des précipitations annuelles totales (de 1948 à 2005), les plus fortes survenant dans les régions de la toundra arctique (+25 p. 100) et des montagnes de l'Arctique (+16 p. 100; voir la figure 3c). Dans les régions de l'Extrême-Arctique, l'augmentation est manifeste pour toutes les saisons, les tendances étant particulièrement prononcées en automne, en hiver et au printemps (voir Zhang et al., 2000). L'ampleur des épisodes de fortes précipitations a augmenté pendant la période où l'on a recueilli des données (Mekis et Hogg, 1999); on constate, en outre, une augmentation décennale prononcée des chutes de neige abondantes dans le nord du Canada (Zhang et al., 2001b).

Les tendances et la variabilité constatées des températures et des précipitations dans le nord du Canada ressemblent à celles constatées dans l'ensemble de l'Arctique (McBean et al., 2005). Dans tout l'Arctique circumpolaire (au nord du 60° degré de latitude Nord), les températures annuelles de l'air ont monté, au XXe siècle, de 0,09 °C par décennie. La période allant de 1900 au milieu des années 1940 a été marquée par un réchauffement, suivi d'un refroidissement jusqu'au milieu des années 1960 et, depuis, d'un réchauffement accéléré. Le réchauffement des dernières décennies s'est manifesté à toutes les saisons, mais surtout en hiver et au printemps. Pour ce qui est des pr écipitations, on constate, dans l'ensemble de l'Arctique, une augmentation de 1,4 p. 100 par décennie pour la période allant de 1900 à 2003. Les augmentations les plus importantes ont eu lieu en automne et en hiver. Quelques études indiquent aussi que le pourcentage des précipitations annuelles tombant sous forme de neige a diminué, ce qui correspond bien à l'élévation générale des températures (McBean et al., 2005).

Les données sur l'histoire climatique du Nord canadien antérieure à la période où les enregistrements ont été fais à l'aide d'instruments proviennent d'archives naturelles variées, comme les cernes de croissance des arbres, les sédiments lacustres et marins, et la glace de glacier, ainsi que de la cartographie et de la datation de moraines glaciaires et d'autres éléments géomorphologiques (McBean et al., 2005). Depuis 10 000 ans, le climat du Nord s'est maintenu relativement chaud et remarquablement stable (voir la figure 4). Depuis 2 000 ans, il se caractérise par des oscillations pluricentennales entre des conditions de temps doux (semblables à celles de l'ère moderne) et de temps relativement froid généralisé (voir la figure 5). On croit que la forme générale de la variabilité reflète, principalement, des fluctuations naturelles à long terme de la circulation atmosphérique circumpolaire, qui se sont exprimées, pendant le Petit Âge glaciaire (environ 1500-1800 après J.-C.), par une pénétration accrue de l'air froid de l'Arctique vers le sud à cause d'une intensification de la circulation méridienne (Kreutz et al., 1997).

 

Figure 4

FIGURE 4 : Changements de la température (par rapport à aujourd'hui) au cours des 100 000 dernières années; reconstruction faite à l'aide d'une carotte de glace du Groenland (Ganopolski et Rahmstorf, 2001).

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Figure 5

FIGURE 5 : Reconstruction des données de température annuelle moyenne dans l'hémisphère Nord, exprimée sous forme d'écarts par rapport à la moyenne du XXe siècle (Moberg et al., 2005).

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Le climat des 400 dernières années se caractérise par un réchauffement et par les transformations qu'il provoque dans la plus grande partie de l'Arctique, comme le recul des glaciers, la réduction de la superficie de la glace de mer, la fonte du pergélisol et l'altération des écosystèmes terrestres et aquatiques (Overpeck et al., 1997). Toutefois, depuis environ 150 ans, on constate des transformations d'une rapidité et d'une nature sans précédent depuis le réchauffement subit qui s'est produit au début de la période interglaciaire actuelle, il y a plus de 10 000 ans. On prévoit que cette accélération rapide de la hausse des températures dans l'Arctique se poursuivra pendant tout le XXIe siècle (Kattsov et al., 2005).

2.3.2 Conditions climatiques à venir

Une étude sur la capacité de sept modèles de circulation générale  à couplage atmosphère-océan (MCGAO; voir le chapitre 2) à simuler les valeurs moyennes et la variabilité spatiale des températures et des précipitations actuelles (de 1961 à 1990) dans quatre regions couvrant le Nord du Canada révèle une importante variabilité interrégionale et saisonnière, et une simulation plus exacte des températures que des précipitations (Bonsal et Prowse, 2006; voir également Kattsov et al., 2005). Les modèles HadCM3 (Hadley Centre for Climate Prediction and Research, Grande-Bretagne), ECHAM4 (Max Planck Institut f ür Meteorologie, Allemagne) et CCSRNIES (Centre for Climate Research Studies, Japon) donnent les meilleures reconstitutions des temp ératures annuelles et saisonnières de toutes les sous-régions. Les modèles MCCG2 (Centre canadien de modélisation et de l'analyse climatique, Canada) et NCAR-PCM (National Center for Atmospheric Research, États-Unis) ont une capacité de prédiction moyenne, tandis que les modèles CSIROMk2 (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation, Australie) et GFDL-R30 (Geophysical Fluid Dynamics Laboratory, États-Unis) sont les moins représentatifs. Collectivement, les simulations de températures par les MCGAO montrent un niveau de précision semblable pour toutes les sous-régions. Par contre, la majorité des modèles ne simulent exactement les précipitations que pour la région du nord du Québec et du Labrador. Tous les MCGAO surestiment largement les précipitations annuelles et saisonnières dans l'ouest et dans le centre de l'Arctique canadien.

Projections de l'évolution du climat dans le Nord canadien

En se basant sur la période de référence s'étendant de 1961 à 1990, des scénarios de changement climatique pour les périodes de 30 ans centrées sur les décennies 2020 (2010 à 2039), 2050 (2040 à 2069) et 2080 (2070 à 2099) sont présentés sous forme de diagrammes de dispersion et de cartes (voir les descriptions à l'annexe 1 du chapitre 2).

Les diagrammes de dispersion pour les régions ouest et est du Nord, séparées par le 102e degré de longitude Ouest, révèlent peu d'écarts entre les deux régions quant aux projections (voir la figure 6). Pour la décennie 2020, l'ouest et l'est présentent des variations de la température annuelle moyenne concentrées près de +2,0 °C et des augmentations des précipitations variant entre 5 et 8 p. 100. C'est pour la décennie 2080 que la variabilité entre les modèles est la plus forte. La variation de la température médiane atteint presque +6,0 °C, mais varie entre +3,5 °C (NCAR-PCM – scénario B2) et +12,5 °C (CCSRNIES – scénario A1FI), dans la région ouest. La plupart des scénarios projettent une augmentation de 15 à 30 p.100 des précipitations annuelles. Il est à noter que, pour toutes les périodes, les projections dépassent les niveaux modélisés de varia bilité naturelle, comme l'indiquent les carrés gris dans la figure 6.

 

Figure 6

FIGURE 6 : Diagrammes de dispersion des changements projetés des températures et des précipitations annuelles moyennes dans les régions est (à droite) et ouest (à gauche) du Nord du Canada. Les lignes bleues représentent des changements moyens de la température et des precipitations moyennes déterminées à partir d'un ensemble de scénario indiqués sur le graphique (voir l'annexe du chapitre 2 pour les détails).

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Les diagrammes de dispersion pour la décennie 2050 donnent un bon aperçu des projections de changements saisonniers du climat (voir la figure 7). Malgré le niveau élevé de variabilité entre les modèles, on prévoit que les changements de température les plus importants se produiront en hiver. Les projections indiquent des temp ératures hivernales légèrement plus élevées dans l'est de l'Arctique que dans l'ouest. Les hausses de température les plus faibles sont prévues en été, saison pour laquelle la variabilité entre les modèles est la moins élevée. Les augmentations de précipitations en hiver vont de près de 0 p. 100 pour l'ensemble des deux régions à plus de 40 p. 100 dans l'est, et la plupart des scénarios prévoient une augmentation des précipitations hivernales de 20 à 30 p. 100. En été, tous les modèles prévoient des augmentations de 5 à 20 p. 100, avec une valeur médiane de 10 p. 100.

 

Figure 7

FIGURE 7 : Diagrammes de dispersion des changements projetés des températures et des précipitations saisonnières dans les régions est (à droite) et ouest (À gauche) du Nord du Canada pour la période de 30 ans centrée sur la décennie 2050. Les lignes bleues représentent des changements moyens de la température et des précipitations moyennes déterminées à partir d'un ensemble de scénario indiqués sur le graphique (voir l'annexe du chapitre 2 pour les détails).

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D'après la caractérisation spatiale des changements des températures annuelles et saisonnières projetés pour le nord du Canada, les changements les plus importants se produiront aux latitudes les plus élevées, surtout dans le nord-ouest de l'Extrême-Arctique (voir les figures 8 et 9). Pour l'ensemble de la région, on prévoit que les changements de température les plus importants surviendront en hiver et en automne. Les projections des changements des pr écipitations annuelles et saisonnières font preuve d'une variabilité spatiale considérable pour tout l'Arctique canadien et les augmentations annuelles les plus importantes sont prévues dans les régions les plus septentrionales (voir les figures 10 et 11). Les cartes saisonnières pour les années 2050 indiquent une variabilité encore plus élevée, et les changements les moins importants semblent correspondre à une baisse des précipitations dans certaines parties de la région pour toutes les saisons. Les projections médianes semblent indiquer que les augmentations les plus importantes se produiront en automne et en hiver, surtout dans les régions les plus septentrionales.

 

Figure 8

FIGURE 8 : Cartes des changements projetés des températures moyennes annuelles dans le Nord du Canada.

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Figure 9

FIGURE 9 : Cartes des changements projetés des températures moyennes saisonnières dans le Nord du Canada pour la période de 30 ans centrée sur la décennie 2050.

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Figure 10

FIGURE 10 : Cartes des changements projetés des précipitations annuelles moyennes dans le Nord du Canada.

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Figure 11

FIGURE 11 : Cartes des changements projetés des précipitations saisonnières dans le Nord du Canada pour la période de 30 ans centrée sur la décennie 2050.

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La forte variabilité inhérente au climat de l'Arctique rend encore plus incertaines les projections de changement des températures et des précipitations. Étant donné les conclusions de Bonsal et Prowse (2006), on recommande d'avoir recours, pour l'examen des incidences possibles dans le Nord, à une plage de projections du climat (voir également le chapitre 2). Il faut traiter avec circonspection les valeurs aberrantes, comme les projections de faibles pr écipitations du MCCG2 et les fortes élévations de température du CCRSNIES (voir la figure 8), puisqu'elles diffèrent considérablement des projections des autres modèles.

 

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